Les ouragans et les tempêtes aux États-Unis peuvent déporter des oiseaux vers le Québec et l’Ontario, amenant ainsi des oiseaux inhabituels dans notre région.
De plus, les vents contraires et les écarts de température peuvent modifier le comportement migratoire d’un oiseau.
Aussi, des oiseaux océaniques peuvent être transportés à l’intérieur des terres à la suite de tempêtes sur l’Atlantique.
Mentionnons également que des oiseaux perdent le nord en migrant vers… le Nord! Au lieu de se diriger vers le sud, un oiseau pourra migrer en sens inverse. Ce phénomène survient parfois chez de jeunes oiseaux qui entreprennent leur première migration.
D’autres oiseaux égarés viennent de l’ouest de l’Amérique du Nord et migrent vers l’est au lieu du sud. Par exemple, la grive à collier, un oiseau nicheur de la Colombie-Britannique hivernant en Californie, est observée en petit nombre presque chaque automne, au Québec. Cet oiseau de la taille d’un merle d’Amérique, présentant une poitrine orangée surmontée d’un large collier noir, a été observé à deux reprises par le passé dans notre région, à Lachute et à Saint-Jérôme (Lafontaine).
Toujours sur notre territoire, un Solitaire de Townsend, un oiseau gris aux ailes noires et marron, en provenance de l’Alberta ou des autres provinces de l’Ouest, a déjà été remarqué à Sainte-Anne-des-Plaines.
Chaque automne, les observatoires d’oiseaux de Tadoussac et de l’Université McGill, des centres de baguage d’oiseaux situés respectivement à Tadoussac et Sainte-Anne-de-Bellevue, captent dans leurs filets des oiseaux venant de lieux très éloignés.
Par exemple, le 29 octobre 2013, une paruline à tête jaune, originaire de l’État de l’Oregon ou de l’État de Washington, a été capturée à la station de baguage de Tadoussac.
Le répertoire régulier de la faune ailée du Québec comprend quelque 350 espèces d’oiseaux, mais il faut ajouter à cette liste plus de 125 espèces inusitées.
Apercevoir un oiseau rare s’avère un coup de chance, mais il est possible d’aider le destin en aménageant une cour accueillante pour les oiseaux.
La présence de mangeoires garnies de différentes graines, un îlot d’arbres fruitiers et un bassin d’eau peuvent faire la différence et attirer chez vous un oiseau exceptionnel qui sèmera la joie dans l’entourage.
Site Internet très populaire
Le Regroupement Québec-Oiseaux, sous les bons soins de Louise Simard, publie sur Internet la Page des oiseaux rares du Québec, un site qui informe les observateurs de la présence d’oiseaux exceptionnels à la grandeur de la province.
Selon le Regroupement, le concept d’oiseaux rares doit être entendu au sens large, incluant des espèces de l’extérieur du Québec se retrouvant chez nous dans toutes sortes de conditions. On précise également qu’un oiseau relativement régulier dans une partie de la province peut être rare ailleurs au Québec, telle la mésange bicolore qui réside en Montérégie tout en étant irrégulière hors de cette région.
Inaugurée en l’an 2000, cette publication quotidienne est très courue puisque qu’elle dénombre plus de 6 588 000 visiteurs depuis son ouverture: [www.quebecoiseaux.org], option <Page des oiseaux rares>.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com