Ce chant exubérant dure huit ou neuf secondes, une durée assez incroyable pour ce poids plume d’à peine neuf grammes et d’une taille approximative de 10 centimètres.
Outre son chant, le troglodyte des forêts se démarque par sa queue relevée, son dos brun et sa gorge blanche. Sa tête montre une calotte brune surmontant un sourcil blanchâtre. La femelle et le mâle arborent un plumage identique.
Notre interprète rayonne dans les forêts denses peuplées de conifères. Il peut aussi habiter les forêts mixtes. On l’aperçoit souvent dans les buissons enchevêtrés et les amas de bois morts à proximité d’un ruisseau ou d’un marais.
Le troglodyte des forêts adopte un régime alimentaire diversifié. Il consomme une large variété d’invertébrés, tels les araignées et les insectes. Il mange également des ménés, des graines et des baies sauvages.
En provenance du sud des États-Unis, le troglodyte des forêts arrive au Québec vers la fin d’avril. Il habite toutes les régions du Québec, de la Baie James à la Gaspésie en passant par la Mauricie.
Dans les Basses-Laurentides, il fréquente les milieux propices pour lui, notamment la zone humide du Parc du Domaine-Vert.
Notre petit oiseau aménage son nid dans une cavité du sol ou entre les anciennes racines d’une souche en décomposition. Soulignons que le mot troglodyte signifie aussi une demeure aménagée dans la terre, le roc, un terme hérité de l’appellation grecque «troglodutes» signifiant «qui entre dans les trous».
Cinq espèces au Québec
Notre musicien appartient à la famille des troglodytidés, un groupe comprenant quelque 80 espèces dans le monde.
Outre le troglodyte des forêts, on peut observer au Québec quatre autres représentants de ce groupe: le troglodyte familier, le troglodyte des marais, le troglodyte à bec court et le troglodyte de Caroline.
Tous les troglodytes affichent une taille courte, une allure brunâtre et une queue relevée.
Au sein de ce groupe, le mâle construit généralement de trois à cinq nids en vue d’attirer une femelle. Celle-ci inspecte chacun des nids et en préfère un pour pondre entre quatre et sept œufs. D’autres femelles peuvent surgir et choisiront également un nid particulier. La femelle assure la couvaison. Le mâle pourra être fort occupé puisqu’il aide à nourrir les jeunes d’une ou de plusieurs couvées.
Fait à noter, le troglodyte des forêts a repris son nom d’antan. Ce nom figure dans les récents guides d’identification et les publications parues dans les années 1980. Entre les deux périodes, l’oiseau était désigné sous le nom de troglodyte mignon, tel qu’indiqué dans certains ouvrages ornithologiques.
Des études génétiques ont déterminé que le troglodyte mignon d’Amérique et d’Europe constituaient deux espèces distinctes. Les biologistes ont opté pour que l’oiseau garde son nom en Europe et qu’il redevienne le troglodyte des forêts en Amérique.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com