Cet oiseau de la taille d’un geai bleu étale une tête et un dos brun. Comme son nom l’indique, il affiche un long bec noir. Le mâle et la femelle sont identiques. Les jeunes ressemblent aux parents tout en se démarquant par un plumage brunâtre aux teintes de gris et une queue brune unie.
Malgré sa grande taille, le coulicou à bec noir passe souvent inaperçu, sauf quand il chante sa sérénade. Notre oiseau fréquente les petits boisés de feuillus, les buissons, les vergers et l’orée des forêts, souvent près d’un cours d’eau.
Épiant le moindre mouvement ou entendant le plus faible bruit, le coulicou se cache subrepticement dans le feuillage dense dès qu’il détecte un animal ou une personne. On peut donc passer à côté sans se douter de sa présence.
Heureusement, il pousse un chant rapide et rythmé, un «coucou» caractéristique qui s’entend très loin. Il entonne ce refrain le jour, parfois la nuit.
Le coulicou à bec noir ne visite pas les mangeoires de nos cours de maisons. Il se nourrit presque exclusivement d’insectes, mais consomme parfois des petits fruits sauvages. Il se régale de chenilles, un plat souvent dédaigné par les autres oiseaux.
On peut donc surprendre l’oiseau dans un essaim de chenilles suspendu dans un arbre. Il peut dévorer des dizaines de chenilles, dont certaines sont nuisibles aux plantes et aux arbres.
Ce coulicou niche dans plusieurs régions du Québec, notamment au Saguenay-Lac-Saint-Jean et en Abitibi. Dans les Basses-Laurentides, l’oiseau a été observé à une dizaine de sites, entre autres, près de Lachute.
Un cousin: le coulicou à bec jaune
Le répertoire de la faune ailée québécoise comprend également le coulicou à bec jaune, une espèce peu commune observée seulement dans l’extrême sud du Québec. Cet oiseau a été observé à quelques endroits dans les Basses-Laurentides, notamment près de Saint-André-d’Argenteuil.
Il affiche la même allure et la même taille que son cousin, mais se distingue par la couleur jaunâtre de son bec et par son chant.
Au lieu d’une suite de «coucou», il émet une longue plainte égrenée de «ka ka ka kaoulp…».
Nos deux coulicous arrivent au Québec parmi les derniers oiseaux migrateurs, vers le milieu du mois de mai, et peuvent repartir à destination de l’Amérique du Sud dès les mois d’août ou de septembre.
Les coulicous font partie de la famille des cuculidés, un groupe d’oiseaux qui rassemble quelque 125 espèces à travers le monde.
En Europe, on retrouve notamment le coucou gris, reconnu pour son parasitisme. La femelle dépose ses oeufs dans les nids des autres oiseaux. Ceux-ci élèvent les jeunes coucous, parfois aux dépens de leur propre couvée. Soulignons que les coulicous d’Amérique pondent et élèvent leurs oisillons, sauf dans certaines circonstances.
Le coucou gris est aussi connu pour son chant composé d’une série de «cou cou …», lesquels ont inspiré les fabricants d’horloges.
Aux États-Unis et au Mexique, le plus célèbre représentant de la famille s’avère le grand géocoucou, connu en anglais sous le nom de «roadrunner». Cet oiseau aime mieux courir que voler et peut parcourir plus de 30 kilomètres en une heure.
Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre du regroupement Québec-Oiseaux. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com