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L’allure majestueuse du grand héron

L’allure majestueuse du grand héron

Publié le 02/09/2014

Immobile, en bordure d’un marais de Rosemère, un grand oiseau semble en état de méditation. Tout à coup, d’un coup de bec vif comme l’éclair, l’oiseau au long cou attrape un petit poisson pour son repas.

Ce pêcheur est un grand héron, un oiseau d’une taille de plus d’un mètre arborant un plumage bleu aux reflets cendrés. Haut sur pattes, le grand héron présente une tête blanche surmonté d’une huppe noire et un long bec puissant et pointu. Mâle et femelle sont semblables, alors que le juvénile porte un costume grisâtre.

En vol, cet échassier replie son cou et appuie sa tête contre ses épaules, repliant ses longues pattes vers l’arrière.

Certains observateurs nomment cet oiseau le grand héron bleu, en raison, sans doute, de son nom anglais «great blue heron». Cependant, le nom exact du volatile est le grand héron, tel qu’indiqué dans les guides d’identification.

D’autres personnes appellent notre grand oiseau «la grue», un terme inexact provenant d’une erreur historique remontant aux premiers explorateurs français. Ceux-ci croyaient avoir aperçu des grues aux abords d’une île du Saint-Laurent, nommée plus tard l’Isle-aux-Grues. Les oiseaux observés étaient en réalité des grands hérons, qui ressemblent quelque peu aux grues, un groupe d’une quinzaine espèces d’oiseaux vivant surtout en Europe et en Asie.

Soulignons toutefois que la faune ailée du Québec comprend la grue blanche d’Amérique, un grand oiseau blanc qui niche dans l’ouest de la province.

Outre les petits poissons, le grand héron mange des grenouilles, des écrevisses, de gros insectes aquatiques et, parfois, des petits rongeurs comme la souris des champs.

On retrouve le grand héron un peu partout au Québec, sauf dans le Grand-Nord. Un couple peut nicher en solitaire, mais la plupart du temps les hérons forment des héronnières, des colonies peuplées de 15 à 50 couples. L’une des plus grandes en Amérique du Nord est l’héronnière du lac Saint-Pierre (près de Sorel), laquelle regroupe plus de 800 nids.

Situées souvent dans des endroits peu accessibles, les héronnières sont constituées de grands nids érigés aux sommets d’arbres morts. Les nids contiennent quatre ou cinq œufs, couvés à tour de rôle par la femelle et le mâle. L’incubation s’étend sur un mois alors que le séjour des oisillons au nid dure 10 à 12 semaines.

Nourrir les jeunes s’avère une tâche exigeante pour les parents. Les héronneaux quémandent sans cesse de la nourriture et se chamaillent à coup de becs. Au bout du compte, un ou deux jeunes s’affaiblissent et tombent en bas du nid. Hors du nid, les héronneaux sont condamnés à mourir de faim, car les adultes ne nourrissent pas les petits au sol ou sur l’eau.

Après la saison de nidification, les oiseaux se déplacent vers d’autres régions. Dans les Basses-Laurentides, à la fin de l’été ou au début de l’automne, il n’est pas rare d’apercevoir, dans une période de moins d’une heure, une dizaine de grands hérons le long de la rivière des Mille Îles.

Le grand héron arrive tôt au Québec, dès la fin de mars, et repart tard, au milieu ou à la fin de l’automne. Il passe l’hiver dans le centre et le sud des États-Unis, ainsi qu’en Amérique centrale. Quelques individus peuvent hiverner dans le sud Québec, près de cours d’eau libres de glace.