Dans une « alerte au public » émise le 17 avril dernier, le syndicat déplorait une crise généralisée dans les Laurentides et dont la gravité varie en fonction des secteurs professionnels et géographiques. L’hôpital de Saint-Eustache, par exemple, enregistre les plus longs délais en imagerie médicale, avec un cumul de 4 650 jours d’attente pour des résultats d’examen. De leur côté, les installations de Sainte-Thérèse présentent le pire scénario concernant l’aide sociale à domicile : plus de 300 personnes sont aux prises avec des délais d’attente moyens de 2 000 jours.
« Ça a toujours été préoccupant, mais ce qu’on voit, c’est que dans certains secteurs, non seulement la situation ne s’améliore pas, mais elle continue de se dégrader », indique Marie-Ève Meilleur, représentante nationale de l’ATPS dans les Laurentides.
Selon l’APTS, les conditions en pédiatrie et en toxicomanie sont d’autant plus alarmantes en raison de la nécessité d’agir particulièrement vite avec les clientèles ciblées. Certaines demandes en orthophonie peuvent s’étirer sur sept ans avant d’être traitées.
« Ça porte à croire que ces enfants-là vont continuer à se développer avec les retards de langage qu’ils connaissent », regrette Marie-Ève Meilleur.
De même, des jeunes de la région attendent un service d’aide en toxicomanie depuis plus de 230 jours, alors qu’ils pouvaient plutôt l’obtenir en 90 jours il y a six mois. L’ATPS rappelle que « chaque heure est critique » pour les toxicomanes en détresse.
Le CISSS des Laurentides a décliné toute demande d’entrevue sur le sujet. Il a néanmoins tenu à faire savoir qu’« [il] déployait de très nombreux efforts afin d’offrir [ses] services au plus grand nombre de personnes possible. »
Rompre le cercle vicieux
L’ATPS explique la situation par la pénurie de main d’œuvre « accablante » qui cause un manque de stabilité dans les équipes et un accroissement de la détresse psychologique chez les employés.
« C’est devenu très, très prenant, le travail, justement à cause des changements de chaises et la surcharge que ça occasionne », fait remarquer Marie-Ève Meilleur.
Selon la représentante, le CISSS devrait miser sur des offres salariales compétitives et des conditions de travail favorables dans le renouvellement de sa convention collective. De son côté, le gouvernement devrait alléger la « paperasse » remplie par les membres afin de les aider à se consacrer aux services directs à la population.
À propos de l’APTS
Œuvrant pour le réseau de la santé, ce syndicat représente exclusivement sa catégorie 4, c’est-à-dire les professionnels en diagnostic, en réadaptation, en nutrition, en intervention psychosociale ou en prévention. Il compte environ 4 500 membres dans les Laurentides. L’ATPS se positionne pour un réseau « fort, public et universel ».
« Pour nous, l’important, c’est vraiment la gratuité et que tout le monde puisse bénéficier des mêmes services », souligne Marie-Ève Meilleur.
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Hôpital de Saint-Eustache