«Nous avons débloqué 115 000$ pour le fonds d’aide afin d’aider 230 étudiantes et étudiants», a indiqué Éléonord Robert-D’Amour, responsable aux affaires internes à l’AGEECLG, rappelant que les étudiants collégiaux occupent souvent des emplois précaires qu’ils ont perdus depuis le début de la crise.
«Plusieurs sont endettés, dit-elle, et certains n’ont pas accès la Prestation canadienne d’urgence (PCU) tandis que les mesures spéciales annoncées par Ottawa sous forme d’aide financière ne sera disponible qu’à partir du mois de mai. L’association souhaite ainsi pallier un manquement dans l’aide.»
Témoignage «crève-cœur»
La pauvreté de certains étudiants est bien palpable. François Giguère, trésorier de l’association étudiante et membre du comité du fonds d’urgences, en a été témoin.
«La nécessité de cette aide financière ne fait aucun doute. Nous recevons des témoignages crève-cœur. Des gens qui vont couper dans l’épicerie, des parents-étudiants qui s’inquiètent pour leurs enfants. Ce n’est pas beau !», dit-il.
Le fonds a été mis sur pieds rapidement, au début du mois d’avril, avec un processus d’application simplifié et des critères flexibles. Il est complété par une aide de la Fondation du collège qui traite elle aussi certaines demandes. L’association ne s’inquiète pas de la possibilité d’abus et ses représentants affirment qu’il est au contraire très difficile d’oser demander de l’aide pour plusieurs étudiants. Jusqu’à présent pas moins de 200 demandes d’aide financière ont été placées.
Heureusement, l’AGEECLG bénéficie d’un excédent financier suffisant pour l’année en cours, ce qui lui permet d’être généreuse à l’égard de ses étudiants dans le besoin.
«Je me sens privilégiée de pouvoir jouer un rôle comme celui-ci dans cette crise, affirme pour sa part Marion Gagnon Loiselle, elle aussi membre du comité d’urgences. Je suis contente qu’on ait une équipe fonctionnelle qui ait pu réagir rapidement».
Suspension de la session
Les représentants étudiants affirment par ailleurs que les conditions économiques difficiles en marge de la pandémie créent un contexte «qui n’est pas du tout propice aux études» et que l’enseignement à distance «renforce les inégalités socioéconomiques». À titre d’exemple, disent les membres du comité d’urgences, ce ne sont pas tous les étudiants qui disposent du matériel informatique approprié.
Pour cette raison, l’AGEECLG appuie la pétition récemment mise ne ligne et réclamant la suspension de la session avec crédit pour l’ensemble des étudiants.
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