Seules deux entreprises avaient déposé une soumission dans les temps pour la réalisation de ce projet d’envergure. Outre Magil Construction, l’entreprise Decarel était également en lice.
Trois critères généraux ont déterminé, au final, lequel de ces deux soumissionnaires obtiendrait le contrat, soit l’équipe en place, qui inclut notamment les architectes et le constructeur, le projet en tant que tel ainsi que le coût de construction. Un jury était chargé d’identifier le gagnant après une analyse approfondie des dossiers. Alors que l’équipe compte pour 30% de la note finale selon la pondération établie, le projet compte quant à lui pour 50 % de la note et le prix suggéré pour 20 %.
Dans le cas qui nous intéresse, Magil Construction, avec sa note globale de de 74,3 %, comparativement à 63,05% pour Decarel, a donc décroché le contrat, et ce, bien qu’elle ait présenté un projet dont le coût est de 6 M$ supérieur au projet de Decarel.
Selon le jury, l’équipe présentée par Decarel était aussi meilleure que celle proposée par Magil Construction, celle-ci ayant reçu 76 %, comparativement à 73,5 % pour sa concurrente.
C’est donc le projet proposé qui a fait pencher la balance vers Magil Construction. Avec sa note de 72,5 %, Magil Construction l’emporte haut la main sur sa rivale qui n’a obtenu qu’un maigre 40,5 % sur ce point en particulier.
Conformément à la loi
À la lumière de ces informations, les Mirabellois paieront donc leur centre aquatique quelque 11 M$ de plus que le budget initial approuvé et 6 M$ de plus que le projet proposé par le second soumissionnaire.
À la Ville de Mirabel, questionné à savoir comment une entreprise pouvait obtenir une note aussi basse que 40 %, le greffier adjoint, Me Nicolas Bucci, a indiqué ne pouvoir entrer dans les détails de l’évaluation.
« La Loi protège le travail et la confidentialité du travail exécuté par les membres du comité de sélection, notamment pour leur laisser la marge de manœuvre et l’opportunité de faire leur travail de manière complète et franche, sans qu’ils ne ressentent d’interférence ou de pression à donner leur avis à la Ville », a-t-il mentionné.
Me Bucci a ajouté qu’il n’en dirait pas plus, « par respect pour l’entrepreneur qui a pris la peine de déposer ce projet-là à la Ville ».
« Ce que je peux vous dire, a poursuivi le greffier adjoint de Mirabel, c’est que l’évaluation est faite sur la base de critères vraiment précis, détaillés et définis. L’analyse des deux soumissions s’est faite sur une journée complète ».
Selon la Loi, de dire Me Bucci, il ne peut dévoiler le nom de ceux et celles qui faisaient partie du comité de sélection. Il a toutefois indiqué que c’est le directeur général de la Ville qui nomme les personnes qui en font partie.
« C’est certain qu’il y a une part de subjectif qui entre dans une telle évaluation, mais elle est faite bien sûr de la manière la plus objective possible. Si la proposition de Decarel a eu cette note-là, c’est que pour divers critères dans sa proposition, le niveau de qualité recherché n’était pas rencontré pour certains ou plusieurs aspects. »
Quoi qu’il en soit, « conformément à la loi, le conseil municipal a octroyé le contrat au soumissionnaire ayant obtenu le meilleur pointage », a conclu Me Nicolas Bucci.
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