Du 25 novembre au 6 décembre se tiendront les douze jours d’action contre les violences faites aux femmes. Pour l’occasion, l’équipe de la Maison d’accueil Le Mitan, basée à Sainte-Thérèse, se retrousse les manches pour souligner l’importance de prévenir, sensibiliser et impliquer la communauté dans la cause.
Responsabilité sociale
Durant ces douze jours d’action, Le Mitan déposera plusieurs affiches sur le territoire chez leurs partenaires, mais aussi dans des lieux où la population générale peut les voir. « Les affiches disent qu’il faut que ça cesse. Il faut se positionner, comme société. On a une responsabilité par rapport à ça et c’est le message qu’on veut envoyer à tout le monde », décrit, Maryse Lachaine, directrice générale chez le Mitan.
« Avant, on disait que si la violence se passait dans la famille, ça devait rester dans la famille. On était dans le silence. Maintenant, ce n’est plus ça. Il y a une responsabilité sociale et il faut continuer à travailler là-dessus », poursuit-elle.
Puis dans le contexte de la pandémie, Geneviève Myrand-Bolduc, cheffe d’équipe chez Le Mitan, constate que la violence conjugale a pris davantage d’ampleur : « Elle était déjà là, elle n’est pas apparue comme par magie. Mais avec les mesures de confinement, c’était très difficile pour les femmes de chercher de l’aide ».
« Aussi, le confinement et le contrôle qui a été mis en place sont venus exacerber la violence conjugale », continue Mme Lachaine.
Impliquer les jeunes
Le 28 novembre, l’équipe du Mitan sera au Collège Lionel-Groulx pour faire de la sensibilisation participative auprès de la communauté étudiante. « C’est important de les impliquer dans la cause », souligne Gaële Corbeil, sexologue stagiaire pour Le Mitan.
Ainsi, des intervenantes seront sur place pour informer et sensibiliser les jeunes, mais aussi dans le cadre de la création d’une grande œuvre collective. « On va leur permettre d’offrir leur soutien aux femmes qui ont vécu des féminicides. Ils pourront faire des dessins et écrire un mot sur le sujet », précise-t-elle.
« On va beaucoup dans les écoles parce que ça part de là, les premières relations amoureuses. Si dans ta première relation amoureuse tu as été violentée, tu risques de comprendre que c’est ça une relation amoureuse, ce qui n’est pas le cas », insiste Maryse Lachaine. Puis les statistiques à ce sujet sont inquiétantes : c’est 50% des jeunes de 16 ans qui ont déjà vécu de la violence dans leurs relations amoureuses.
Un message d’espoir
Pour clore les douze jours d’action contre les violences faites aux femmes, une commémoration aura lieu le 6 décembre pour les femmes victimes d’un féminicide. Au Parc Charbonneau à Rosemère, dès 18h, des bateaux avec lanternes seront laissés sur l’eau en guise de message d’espoir. « Chacun des bateaux sera identifié à une des femmes qui est décédée lors de la tuerie de la Polytechnique, ou d’une des femmes qui est décédé d’un féminicide cette année », décrit Geneviève Myrand-Bolduc. « On ne veut pas que ça tombe dans l’oubli. C’est quand même des femmes qui ont été tuées, parce qu’elles étaient des femmes. Oui, c’est vrai qu’on a fait du chemin, mais il reste encore du travail à faire », termine Mme Lachaine.
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