Notre compagnon mystérieux s’avère la petite nyctale, un oiseau qui passe inaperçu en raison de ses habitudes nocturnes, de son vol silencieux et de sa tendance à se cacher à l’intérieur d’une cavité d’arbre.
La petite nyctale se distingue par son masque facial blanchâtre, sa tête brune et son dos roussâtre. Ce poids plume d’à peine 90 grammes (en moyenne) présente également une tête arrondie, des yeux volumineux et une poitrine blanche étalant des raies rousses. Ce petit bijou de la nature est le plus menu des hiboux du Québec. Sa taille est un peu plus petite que celle du geai bleu.
Contrairement au grand-duc et certains autres hiboux, la petite nyctale ne porte pas d’aigrettes sur sa tête. Le mâle et la femelle sont identiques, sauf que le poids de cette dernière est légèrement plus lourd que celui de son partenaire.
Notre oiseau racé est friand de petits mammifères tels les campagnols et les souris sylvestre, se nourrissant rarement de petits oiseaux ou de gros insectes.
La petite nyctale niche généralement dans une ancienne cavité creusée par le pic chevelu ou le pic flamboyant. Elle adopte parfois comme maison un nichoir artificiel aménagé pour elle ou destiné au canard branchu.
Dans la cavité, la femelle pond de 4 à 7 œufs, selon la couvée. Elle incube les œufs pendant quatre semaines. Durant cette période, le mâle alimente la femelle et défend le territoire. Après l’éclosion, le mâle apporte des petits mammifères au nid, lesquels sont déchiquetés par la femelle pour nourrir les petits jusqu’à l’âge de trois semaines.
La petite nyctale fréquente les marais boisés ainsi que les forêts de conifères et mixtes. En automne, elle se déplace vers le sud, à destination des États-Unis. Elle revient au moment des premiers jours du printemps et commence à nicher dès le début avril.
Elle émet une série de sifflements doux au coeur des nuits printanières. Elle ne chante pas le reste de l’année.
Chaque automne, les observatoires d’oiseaux de Tadoussac et de l’Université McGill, des centres de baguage d’oiseaux situés respectivement à Tadoussac et Sainte-Anne-de-Bellevue, captent plusieurs petites nyctales dans leurs filets.
Soulignons que ces deux centres offrent au public un programme bénévole de capture des petites nyctales, une activité fascinante se déroulant lors de la saison automnale.
Informations: Observatoire d’oiseaux de Tadoussac [www.explosnature.ca]; Observatoire d’oiseaux de l’Université McGill [www.migrationresearch.org/mbo/organisation.html].
La nyctale de Tengmalm
La nyctale de Tengmalm fait aussi partie du répertoire de la faune ailée québécoise. Elle ressemble beaucoup à la petite nyctale par sa taille et sa silhouette, mais se démarque par son masque facial blanc et noir et son front garni de petits picots blancs.
Connue sous le nom de nyctale boréale dans les anciens guides d’identification, la nyctale de Tengmalm réside principalement dans les forêts de conifères du centre et du nord du Québec.
Certains hivers, en raison de la rareté des petits rongeurs, elle peut se déplacer vers le sud du Québec, les Maritimes et les États-Unis.