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Le moucherolle des aulnes, oiseau de nos boisés humides

Le moucherolle des aulnes.

Le moucherolle des aulnes, oiseau de nos boisés humides

Publié le 25/06/2013

Perché sur une branche d’un petit arbre, un oiseau au ventre blanchâtre et au dos olive fait sentir sa présence en lançant régulièrement un bref chant métallique. Notre interprète ailé s’incarne dans le moucherolle des aulnes, un oiseau fréquentant les marais buissonneux et les petits boisés d’aulnes et de jeunes peupliers.

D’une taille équivalente à la mésange à tête noire, le moucherolle des aulnes présente cependant une silhouette plus élancée en étalant une longue queue grisâtre. Une tête verte parée d’un bec large foncé, des flancs délavés de jaune et deux bandes blanchâtres aux ailes complètent son portrait visuel. Le moucherolle des aulnes se distingue par son chant, répétant une série de «roui‑bi‑yu» durant une grande partie de la journée.

En provenance de l’Amérique du Sud, il séjourne dans nos régions du début de mai à la fin d’août. Au cours de cette courte période, il fait un nid dans un arbrisseau et donne la vie à quatre oisillons qui seront adultes dès le milieu de l’été.

L’espèce rayonne dans les zones humides des Basses-Laurentides et se retrouve un peu partout au Québec, incluant la Baie‑James et la Basse-Côte‑Nord. La vaste répartition du moucherolle des aulnes s’explique par le fait que cet oiseau niche dans presque toutes les bordures des milieux humides, selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec.

Au plan de l’Amérique du Nord, les biologistes estiment que la population globale de l’espèce dépasse la barre des 10 millions d’individus.

Cet oiseau commun demeure toutefois méconnu des adeptes de la nature. Il passe inaperçu par son allure verdâtre au sein des aulnaies.

De plus, l’oiseau ne visite pas les mangeoires remplies de graines, car il mange des insectes. Il joue un rôle utile en raison de sa grande consommation de maringouins, de mouches, de grillons et de hannetons. Il capte en vol un insecte et revient ensuite se percher sur une branche au sein d’un bosquet.

Moucherolle des saules

Le moucherolle des aulnes fait partie de la famille des tyrannidés, laquelle comprend quelque 430 espèces, toutes dans le Nouveau Monde. La majorité des espèces vivent en Amérique centrale et en Amérique du Sud. Sous les tropiques, plusieurs espèces sont frugivores, c’est‑à‑dire qu’elles consomment des fruits.

Le chant des tyrannidés a quelque chose de particulier par rapport aux autres familles. Le chant est acquis, inné chez ce groupe, alors qu’un processus d’apprentissage sonore caractérise les autres branches ailées.

Au Québec, on dénombre neuf espèces migratrices, dont le moucherolle des saules. Le moucherolle des aulnes et le moucherolle des saules se ressemblent grandement, affichant le même plumage et la même taille. D’ailleurs, ils ont été considérés comme une seule espèce jusqu’en 1973.

Comme son nom l’indique, le moucherolle des saules habite dans les saulaies. Il se démarque par son chant, évoquant un «fitz‑biou» éternué, différent du moucherolle des aulnes.

Dans l’ensemble, il s’observe dans les milieux un peu plus secs comme les terres en friche. Il est moins commun que son cousin et est confiné à l’extrême sud du Québec. Son aire de distribution ne dépasse guère le nord‑est de Trois-Rivières et le nord‑ouest de Gatineau.

Dans les Basses-Laurentides, il a été noté, entre autres endroits, au Parc du Domaine‑Vert, à Mirabel.

Journaliste indépendant pour divers magazines et autodidacte dans l’apprentissage de l’ornithologie, Bernard Cloutier est membre de la Société ornithologique de Lanaudière. Il est aussi animateur, guide et conférencier. Pour lui écrire: b.clou@hotmail.com.