Publié aux Éditions Un monde différent, l’ouvrage s’intitule Le bâtisseur visionnaire et, tout au long des 240 pages qui le composent, refait le parcours singulier de cette homme parti de rien, qui se trouve aujourd’hui à la tête d’une entreprise dont le chiffre d’affaires annuel est de 100 millions de dollars. Le parcours d’un véritable combattant, devrait-on dire, dont l’opus magnum demeure le gigantesque projet Cité Mirabel, présenté comme l’un des plus importants développements immobiliers urbains mixtes au Québec. Valeur potentielle : deux milliards de dollars.
L’histoire d’une passion
À travers la plume de Julie Niquette et Maxime Fortier, M. Courtemanche s’adresse directement au lecteur, à la première personne, et s’arrête quelques instants, pour la première fois de sa vie, nous semble-t-il, afin de nous raconter son histoire à travers un récit linéaire dont on ressort pratiquement à bout de souffle. Pour faire œuvre d’introspection, également. On croirait un film, dont le personnage principal serait né pour vivre à fond, en suivant résolument son instinct, posant ici et là des gestes dont on ne saluera l’audace et le génie qu’après coup.
Grand admirateur de Walt Disney, de l’homme d’affaires Pierre Péladeau, du pilote automobile Richard Petty et de son père, Raymond Courtemanche, mécanicien et aussi pilote de course, Ray Junior Courtemanche est né en 1970, dans le quartier Duvernay, à Laval. On retiendra de son enfance qu’elle fut marquée par le rejet et l’intimidation, à tel point qu’il quittera l’école tout de suite après la sixième année du primaire.
En cours de route, et loin de la cour d’école, il se découvrira néanmoins un talent. Tout-petit, quand il jouait les pompistes au garage où son père travaillait, il avait remarqué qu’un meilleur service lui valait toujours un pourboire supérieur. Il cultivera cette approche tout au long de sa carrière. Quand il vendra des t-shirts en bordure des circuits automobiles où son père courait, quand il offrira ses services de déneigement et de tonte de gazon au voisinage de son adolescence, quand il mettra sur pied sa première véritable entreprise, Paysagiste Bonzaï. À 18 ans, il offrait déjà de l’emploi à 18 personnes, possédait une flotte de six camions et desservait quelque 600 clients. Certains appelleront ça : avoir la bosse des affaires. Pour le principal intéressé, on dira plutôt la passion de l’entrepreneuriat.
Une sorte de jeu
Tout au long de ce récit, vous découvrirez un homme beaucoup moins intéressé par l’argent (il était déjà millionnaire à 21 ans) que par le désir de développer de nouveaux projets. Il vendra du bois de chauffage, opèrera un lave-auto, se lancera dans la production de spectacles, avant de commencer à développer son patrimoine immobilier, au tournant des années 2000. Il a même vendu des avions et connu un bout de carrière comme pilote sur le circuit canadien de la série NASCAR .
Toujours, ce sera une sorte de jeu, avec des règles souvent ingrates, mais Ray Junior Courtemanche semble carburer à l’adversité. La difficulté de convaincre les banques de financer ses projets revient d’ailleurs continuellement dans ce bouquin. On le regarde de haut, on le considère comme un rêveur un peu fou, lui, l’homme d’affaires sans cravate, qui arrive avec des idées saugrenues, qui s’imagine qu’il réussira là où ceux qui ont vu neiger «savent» qu’il échouera. Et pourtant.
Pour dire les choses autrement, Ray Junior Courtermanche est un homme d’affaires atypique, qui s’est bien gardé de suivre les sages conseils qu’on lui dispensait. Il a plutôt écouté son instinct et n’a jamais baissé les bras devant les écueils qui se dressaient sur son chemin. Toujours en quête de solution, il dit affectionner davantage le parcours que la destination. Il a tout a appris par lui-même, ouvrant son esprit à chaque pas, toujours avec l’intention d’avancer. En bâtissant son empire, il s’est, pour ainsi dire, bâti lui-même.
MOTS-CLÉS
Ray Junior Courtemanche
Cité Mirabel
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