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Le périple du tyran tritri

Le tyran tritri

Le périple du tyran tritri

Publié le 29/05/2015

Perché sur un fil ou une branche d’arbre, un oiseau au ventre blanc et au dos noir s’élance dans les airs afin de capter un insecte pour ensuite revenir à son poste d’observation. Notre vedette ailée s’avère le tyran tritri, un oiseau champêtre rayonnant dans les champs peuplés de quelques arbres.

D’une taille légèrement inférieure au merle d’Amérique, le tyran tritri porterait son nom en raison de ses cris. Il lance, en effet, une succession de cris évoquant des «tritri» ou des «dzit», émis durant une bonne partie de la journée.

Outre ses cris, le tyran tritri se démarque par sa tête foncée et sa longue queue noire se terminant par une large bande blanche. En vol, il agite ses ailes de manière saccadée tout en poussant ses cris caractéristiques. Le mâle et la femelle présentent un plumage identique.

Oiseau farouche, le tyran tritri ne tolère pas la présence des grands oiseaux à l’intérieur de son territoire. Il pourchasse, la plupart du temps avec succès, les corneilles, les corbeaux et les éperviers.

Son nid est souvent très visible, ce qui amène la visite de ces grands oiseaux intéressés par les œufs ou les oisillons. De plus, le vacher à tête brune, oiseau qui n’élève pas ses petits, dépose souvent ses œufs dans le nid de ce tyran.

Les deux partenaires travaillent à la confection du nid, situé sur une branche d’un petit arbre, dans les buissons ou même, parfois, sur un piquet de clôture.

L’union du couple engendre quatre oisillons, couvés par la femelle durant une quinzaine de jours. Après l’éclosion, les jeunes demeurent au nid pendant 17 jours (en moyenne) pour ensuite effectuer leur premier envol. Après cette première envolée, les jeunes voltigent autour des parents durant près d’un mois.

De l’Amérique du Sud au Canada

En provenance du centre de l’Amérique du Sud, le tyran tritri arrive au Québec vers le milieu de mai pour ensuite repartir à la fin d’août ou au début de septembre.

L’oiseau effectue un voyage de plus de 6 000 kilomètres dans le but de se reproduire, de fonder une famille.

Au retour, après un séjour d’une durée approximative de quatre mois en terre québécoise, le tyran fera la trajectoire inverse. À l’intérieur de la même année, le périple aller-retour de cet oiseau affiche plus de 12 000 kilomètres au compteur de sa vie. La détermination de ce voyageur ailé mérite notre admiration!

Le tyran tritri est observé dans les endroits relativement découverts, tels les pâturages garnis de quelques arbres et les vergers, souvent près d’un ruisseau ou d’un fossé. C’est un oiseau nicheur régulier dans les Basses-Laurentides, selon l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec. Des nids ont été observés un peu partout dans notre région, plus particulièrement à Mirabel, à Sainte-Anne-des-Plaines et à Oka.

Le tyran tritri appartient à la famille des tyrannidés, laquelle comprend quelque 430 espèces à travers le monde, dont neuf espèces migratrices au Québec.

Outre les tyrans, ce groupe englobe notamment les moucherolles, les piouis, les todirostres, les élénies et les tyranneaux.

Les oiseaux de cette famille ne fréquentent pas les mangeoires garnies de graines puisqu’ils consomment des insectes comme les libellules, les thons et les hannetons.