Sur l’île de Montréal, à titre d’exemple, selon les statistiques récemment obtenues en vertu de la Loi de l’accès à l’information par la journaliste Marie-Claude Malboeuf de La Presse, «la moitié des 19 enfants mordus dans Hochelaga-Maisonneuve entre 2011 et 2015 étaient tombés sous les crocs d’un pitbull». Qui plus est, cet arrondissement a ordonné, au cours de la même période, l’euthanasie de 21 chiens, dont 16 pitbulls. Des statistiques alarmantes qui ne semblent pourtant pas trop inquiéter les villes de la Rive-Nord qui, pour la plupart, ont plutôt opté pour l’adoption d’un seul règlement pour englober toutes les races de chien. C’est le cas à Rosemère.
«Notre règlementation n’empêche pas cette race de chien sur le territoire, a indiqué Daniel Grenier, porte-parole de la Ville de Rosemère, mais nous avons le règlement 794 sur Garde de chiens agressifs qui stipule en gros que ce type de chien doit être confiné dans une cour à chien sous surveillance et, en l’absence d’un gardien, la cour doit être sous verrous ou le chien doit être gardé dans un bâtiment fermé».
À Blainville, le pitbull est aussi accepté. Comme c’est le cas à Rosemère, mais également dans plusieurs autres villes des Basses-Laurentides, telles Saint-Eustache, une série de règlements font en sorte que sa liberté soit encadrée.
Quoi qu’il en soit, partout sur le territoire de la MRC Thérèse-De Blainville, c’est à la Régie de police (RIPTB) que revient la responsabilité du contrôle animalier, «mais nous ne recensons pas ce type de chien », de préciser Martin Charron, porte-parole de la RIPTB. Le contrat est pour la capture des chiens et animaux sauvages errants», a-t-il insisté avant d’ajouter que «rien dans le règlement sur la qualité de vie n’interdit par ailleurs une race spécifique comme les pitbulls.»
Interdits dans plusieurs villes
Plus d’une centaine de Villes au Québec défendent à quiconque résidant sur son territoire de posséder un pitbull. C’est le cas, entre autres, à Bois-des-Filion, Oka et à Sainte-Anne-des-Plaines, pour ne nommer que celles-là.
Des groupes de protection des animaux de partout dans la province contestent toutefois ce règlement interdisant la présence de cette race, insistant sur le fait qu’un grand nombre de pitbulls, s’ils sont prohibés, se retrouveront immanquablement à la fourrière où ils seront euthanasiés.
Popularité croissante
Bien que les statistiques tendent à démontrer que le pitbull est une race dangereuse pour autrui, jamais sa popularité n’a été aussi grandissante que ces dernières années. À Laval par exemple, comme le révélait La Presse, 187 licences ont été vendues à des propriétaires de pitbull en 2015, contre 55 en 2010.
À la lumière de ces informations, il y a lieu de se demander pourquoi cette race est si en demande.
«Tout est dans la façon dont tu élèves ton chien, a constaté Joany, propriétaire, et ce depuis leur naissance, de deux pitbulls âgés de quatre et cinq ans. Si tu élèves un chihuahua comme un chien de garde en lui montrant à attaquer, il va te mordre. C’est la même chose avec un pitbull. Mes chiens n’ont jamais mordu personne!»