Désigné auparavant sous le nom de huart à collier, le plongeon huard possède un répertoire de quatre chants ou cris.
Face à un danger, il pousse un puissant trémolo évoquant un rire dément qui peut être entendu le jour et la nuit à des kilomètres à la ronde.
Notre oiseau aquatique lance également un long cri plaintif qui joue un grand rôle dans les communications sociales entre les plongeons.
Il émet aussi un ioulement, un cri en crescendo pouvant durer jusqu’à six secondes. Ce défoulement sonore est l’apanage du mâle qui l’utilise pour défendre son territoire. Des études scientifiques ont révélé que cette suite sonore varie d’un oiseau à l’autre.
Son registre musical comprend aussi un ululement («hou») sur une seule note utilisé comme cri de contact par les membres d’une famille pour se retrouver aux différents endroits d’un lac.
Le plongeon huard présente une tête vert foncé surmontant de courtes lignes verticales qui forment un collier blanc incomplet.
Notre oiseau à grande taille (approximativement le double de la corneille) au ventre blanc étale un damier noir et blanc au dos.
Le bec droit et effilé est très gros et puissant afin qu’il puisse capter des poissons, des grenouilles et des écrevisses.
Le mâle et la femelle arborent le même plumage et sont difficiles à distinguer l’un de l’autre. On peut cependant noter que le mâle est légèrement plus grand que la femelle, ce qui est incertain à constater quand on les observe de loin.
Le plongeon huard mue à la fin de l’été. Son plumage d’hiver devient gris terne, sans carrelures blanches sur le dos.
Dans l’eau, notre oiseau racé se démarque par son habileté. Grâce aux muscles puissants de ses pattes, il nage longtemps et peut rester submergé pendant près d’une minute tout en plongeant jusqu’à une profondeur de 80 mètres.
Vie familiale
Le plongeon huard fait son nid au sol, souvent dans un îlot de plantes flottantes afin de glisser rapidement à l’eau, en cas de danger.
Le mâle et la femelle participent ensemble à la construction du nid. La femelle pond deux œufs, couvés par elle et son partenaire.
Les petits peuvent nager immédiatement, mais les parents préfèrent les garder sur leur dos. Cette scène touchante dure environ trois semaines et permet aux petits de se réchauffer et d’être à l’abri des prédateurs comme les gros poissons carnivores, les loutres et les goélands.
Le plongeon huard fait partie de la famille des gavidés, laquelle comprend quatre autres espèces qui peuvent être observées dans le Nord-du-Québec ou dans l’Ouest canadien.
Le plongeon catmarin déploie une tête grise, un ventre blanc, une gorge rousse et un dos foncé.
Le plongeon du Pacifique affiche un damier blanc sur le dos comme le plongeon huard, mais se démarque par sa taille plus petite et sa tête grisâtre.
Le plongeon arctique déroule aussi une nappe blanche quadrillée sur son dos, mais se distingue par son cou noirâtre traversé par de longues lignes blanches.
Le plongeon à bec blanc porte mal son nom puisque son bec revêt plutôt une couleur jaunâtre.
Son envergure de près d’un mètre en fait le plus grand du groupe des plongeons.