C’était une bonne journée pour le premier ministre. Les nouvelles du jour étaient plutôt favorables pour son gouvernement, qui avait déposé en appel la Loi sur la laïcité de l’État, contestée par la communauté anglophone. La loi 21 est bien constitutionnelle et doit être maintenue, a tranché la Cour d’appel, dans son jugement rendu jeudi.
Autre soulagement pour le gouvernement du Québec, celui du retour des visas pour les Mexicains souhaitant faire une demande d’asile dans la Belle Province. Il est connu que le Québec fait déjà sa large part d’accueil en recevant 55 % des demandeurs d’asile, parmi les dix provinces. En resserrant l’octroi de visas, son gouvernement espère freiner l’afflux actuel d’immigrants, qui n’est pas sans conséquences sur la capacité de l’offre de services.
Première rencontre
Pour ce qui est de sa rencontre avec la mairesse de Blainville, rien ne laissait transpirer la teneur de leur conversation.
Avant même que ne s’amorce cette première rencontre entre les deux élus, ceux-ci ont adressé quelques mots aux médias.
Visiblement de bonne humeur, M. Legault s’est dit « content de pouvoir discuter des dossiers locaux » « C’est une région que je connais un peu, car dans mon ancienne vie, à la tête d’Air Transat, nos bureaux étaient à Blainville », a-t-il commenté, rappelant aussi qu’il est député dans la région voisine de Lanaudière.
« Dans nos circonscriptions, nos populations ont grossi vite, aussi on a du rattrapage à faire dans les budgets », a souligné le PM.
Mme Poulin n’a pas manqué de souligner l’existence des différents enjeux de sa communauté ainsi que ceux plus régionaux est-ouest, mais aussi nord-sud.
Crise municipale
Interrogé sur la pertinence des nouvelles mesures proposées par la ministre des Affaires municipales, Andrée Laforest, au début de la semaine dernière dans le contexte du climat de crise municipale, le premier ministre s’est montré confiant concernant ce support psychologique mis à la disposition des élus locaux.
« Dans beaucoup de municipalités au Québec, il y a des élus qui se sentent menacés et harcelés. C’est inacceptable. Ça prend une certaine carapace lorsqu’on est en politique, par contre on ne peut pas tolérer des agressions même verbales. Je veux qu’on soit capable d’identifier ces personnes-là et qu’il y ait des conséquences. », assure le premier ministre.
« On est en train de regarder avec Andrée Laforest ce qu’on faire dans les municipalités où il y a un climat toxique », a souligné M. Legault.
Avance du PQ
En ce qui concerne la désaffection des électeurs québécois envers son parti, tel que le laissent entrevoir les sondages des trois derniers mois et au bénéfice du Parti Québécois, M. Legault affirme ne pas s’en inquiéter, même si tous les élus caquistes des circonscriptions basses laurentiennes perdent des plumes.
Un peu sur la défensive, le premier ministre a tenté de se faire rassurant à ce sujet.
« La CAQ fait de grands changements en santé et en éducation. Les négociations ne sont pas encore terminées. On veut mieux payer, offrir de meilleures conditions de travail, mais en échange on veut de la flexibilité pour donner de meilleurs services à la population. Il y a de la grogne, reconnaît le premier ministre, mais on est convaincu qu’une fois les conventions collectives adoptées, ça va donner de meilleures conditions de travail pour les employés du milieu de la santé et de meilleurs services pour les Québécois. »
Mais il se montre incisif sur les sondages. « Moi je ne fais pas de la politique pour les sondages. Je fais de la politique pour les résultats, pour offrir de meilleurs services à la population et je suis convaincu qu’on va y arriver », soutient-il.
On partage les mêmes priorités
Pour ce qui est de l’avance du Parti Québécois, M. Legault se dit convaincu que les Québécois ne veulent pas d’un référendum – même parmi les souverainistes. « Je pense que les priorités des Québécois sont les mêmes priorités que la CAQ : l’éducation, la santé et l’économie. »
M. Legault assure que les augmentations salariales ont été plus grandes au Québec que dans le reste du pays au cours des cinq dernières années et que son gouvernement a fait beaucoup en termes de transition énergétique « quoi qu’en disent certains qui n’aiment pas la filière de batterie de véhicules électriques ».
« Et on pose des gestes aussi du côté de l’identité, de l’immigration. On a réussi à convaincre le fédéral de fermer le chemin Roxam et de remettre les visas pour les Mexicains qui composaient une importante proportion de demandeurs d’asile.
« On veut bien en prendre des demandeurs d’asile, mais en quelques années, on est passé de 10 000 à 160 000. Et les nouveaux immigrants temporaires sont passés de 100 000 à 528 000, ça pose des enjeux de services et aussi sur l’avenir du français », conclut le premier ministre du Québec.
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