Au cours de cette rencontre, les quelque 80 personnes présentes ont notamment appris que depuis trois ans, 34 nouveaux cas ont été répertoriés dans l’ensemble du territoire des Laurentides et que durant cette même période, le Centre Sida Amitié a accompagné 46 nouvelles personnes séropositives. Actuellement, le Centre accompagne 131 personnes pour un suivi médical et/ou psychosocial.
«Nous dépistons entre 10 et 15 nouveaux cas par année, a indiqué Hugo Bissonnet, directeur général du Centre Sida Amitié. Je crois que nous pouvons réduire ce nombre d’infection si nous travaillons mieux ensemble», a-t-il ajouté, confiant qu’il est plus que jamais possible de mettre fin à l’épidémie de SIDA et VIH, mais que pour y arriver, la collaboration commune et la solidarité doivent être de mise.
Le directeur général du Centre Sida Amitié a en outre rappelé à son auditoire qu’au Canada, 21 % des personnes vivant avec le VIH ignorent leur statut sérologique et que «la santé et la sexualité touchent tout le monde». C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il invite la population des Laurentides à s’approprier ce message, à le diffuser, à le partager et à l’appliquer à leur manière.
«Si cela n’a jamais été fait, faites-vous dépister!, a insisté Hugo Bissonnet. Si vous êtes un parent, parlez de sexualité à votre enfant et revendiquez le retour de l’éducation sexuelle à l’école. Soyez créatifs, la prévention peut s’articuler de 1 001 façons.»
De nombreux défis
Dans les Laurentides, il reste encore de nombreux défis à relever pour atteindre l’objectif fixé par l’ONUSIDA de mettre fin à l’épidémie pour 2030.
La lutte contre le SIDA et le VIH est à la croisée des chemins, de dire Hugo Bissonnet. Selon lui, il importe de faire prendre conscience aux instances gouvernementales et aux élus que «le SIDA et le VIH existent encore, qu’il reste du chemin à parcourir et qu’il faut s’investir dans le soutien et la prévention pour optimiser l’efficacité des efforts à déployer.»
«Par-dessus tout, a-t-il insisté, il faut travailler ensemble sur des actions concertées et adaptées. Malgré les budgets limités, il faut investir, mais surtout s’investir dans la lutte».
Le CSA prend les devants
C’est ainsi qu’en l’absence d’un plan d’action provincial et national, le Centre Sida Amitié prendra le leadership et amorcera une consultation publique et une analyse de la situation dans les Laurentides en 2017. Il en découlera un plan d’action régional concerté et des recommandations précises afin de mieux lutter contre le SIDA et le VIH, mais aussi les autres ITSS (infections transmisses sexuellement et par le sang). Le tout sera déposé au CISSSL (Centre intégré de santé et des services sociaux des Laurentides) et aux autres partenaires intéressés ou ciblés par les recommandations.
Avant même la fin des travaux, le Centre Sida Amitié revendique l’accès au dépistage. «D’emblée, nous souhaitons qu’il soit rapide, facile, gratuit, sans aucune discrimination, ni barrière administrative et disponible dans certains groupes communautaires.»
Signe de l’importance d’agir rapidement, Johanne Desautels, une patiente guérie de l’hépatite C, a bien voulu en témoigner.
«Je redécouvre le goût de vivre, le goût de me surpasser, mais surtout le goût de vous ressembler un peu plus.»
Soulignons que la Clinique communautaire du Centre Sida Amitié fait entre 1 500 et 2 000 tests de dépistage chaque année.