Incursion dans la vie d’un déneigeur résidentiel pour mieux comprendre son travail durant tempête.
Entre 10 et 50 cm. C’est la quantité de neige reçue par certaines régions du Québec durant la tempête hivernale majeure de dimanche. 30 cm s’étaient déjà accumulées dans les Laurentides lors de la première tempête de jeudi. Bois-des-Filion n’a pas été épargnée, mais Nicolas Carette, directeur du service des communications se montre optimiste quant aux opérations en cours. « On est comme partout ailleurs, mais la coordination permet d’éviter les retards majeurs comme ceux observés à Montréal ».
Comme à la grandeur de la région, plusieurs véhicules se promènent dans chaque secteur pour enlever les bancs de neige accumulés à la suite des deux tempêtes, précisent les responsables, afin de s’assurer que Bois-des-Filion soit débarrassée des accumulations le plus vite possible. « Pour l’instant ça va relativement bien, le chargement de la neige devrait s’échelonner [environ] jusqu’au 20 février ».
Imaginez l’immensité de la tâche d’un déneigeur
Hugo Bisson s’adonne depuis jeudi, 3h du matin, à un travail de titan à la suite de la première tempête hivernale. Parfois sans observer de pause, il entreprend un parcours de combattant pour effectuer un travail exigeant qu’il a, néanmoins, à cœur et qu’il connaît du bout des doigts. Même s’il n’est pas à son premier coup d’essai, trois ans d’expérience, certaines situations peuvent lui compliquer la tâche. Déneigeur résidentiel privé, il doit parfois composer avec les déneigeurs des villes pour faciliter son travail.
Même avec son tracteur New Holland 2021, équipé d’une souffleuse inversée, Hugo ne peut rivaliser avec les déneigeurs municipaux. Ceux-ci disposent de plus grandes machines pour déblayer les routes principales. D’ailleurs, explique le déneigeur, « il n’y a pas de communication directe entre nous et la ville, mais avec l’expérience, on apprend à suivre la gratte pour optimiser notre travail ».

Les défis du métier
Entre attitudes peu coopérantes, exigences contradictoires, le quotidien d’Hugo peut se révéler très tendu. En plus d’assembler la neige, la souffler et l’entreposer, il doit croiser des automobilistes peu courtois, ralentissant ainsi ses opérations, ou faire face à des demandes qui dépassent son champ de contrôle. Même en étant contradictoires, il reconnaît devoir jongler avec certaines demandes, comme il jonglerait avec les différents types de neige influençant la qualité de son travail.
La neige humide et collante, soutient Hugo, exige beaucoup plus d’effort et d’ajustements que la neige sèche et poudreuse. Celle-ci est plus facile à souffler. Si le vent est fort, il peut aussi redistribuer la neige déjà dégagée, ce qui vient alourdir la tâche.
Il explique que lors de fortes accumulations, l’espace des dépôts à neige peut être limité. Il devient alors difficile de l’entreposer dans un endroit approprié. Et, ceci, reconnait le déneigeur, peut avoir de lourdes conséquences sur le processus de déneigement.
Un travail exigeant mais gratifiant
S’il existe un seul fait marquant lors de ces deux tempêtes vécues par Hugo, c’est l’entraide remarquée au sein de la population. Des résidents impuissants, non adéquatement équipé, dont le trottoir est enseveli, ou la voiture piégée par la neige, reçoivent tout bonnement de l’aide d’autres résidents.
Un véritable élan de solidarité rendant la tâche moins lourde ; la neige, plus facile à souffler. Comprenez que ni les attitudes peu coopérantes de certains clients, ni le manque de courtoisie de certains automobilistes, encore moins le stress ou la fatigue ne peut arrêter Hugo dans son aventure de chasseur de neige.
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