Visiblement heureux d’avoir été choisis pour participer à ce programme, les 60 écoliers de Sainte-Thérèse sont tous venus prendre part à leur première matinée d’encadrement qui avait lieu au CLG le samedi 27 septembre. Après avoir offert leur plus beau sourire pour la photo de groupe officielle, ils se sont tous dirigés dans les classes prévues pour l’exercice académique. Les 20 cégépiens étaient tous prêts à accueillir chacun trois écoliers leur ayant été confiés.
« Cette journée marque le début d’une aventure où les plus jeunes et les plus grands vont apprendre ensemble, s’inspirer mutuellement et grandir », a glissé celle qui a orchestré l’implantation du programme au CLG, la conseillère à la vie étudiante, Marie-Hélène Racicot.
Les écoliers reviendront tous les samedis matin, dégusteront leur petit déjeuner sur place puis se dirigeront vers les classes pour y rencontrer leur mentor désigné. Dix semaines d’engagement entre l’écolier et le mentor sont prévues.
L’École des grands est un programme de mentorat, impliquant des cégépiens qui viennent en aide à des écoliers des cinq niveaux du primaire et qui éprouvent des difficultés d’apprentissage. Déjà 24 cégeps au Québec y ont adhéré, le Collège Lionel-Groulx devient ainsi le 25e établissement à s’inscrire à ce programme fondé en 2015 par Alisha Wissanji, une enseignante en Sciences de la nature, qui a récemment été promue au Conseil de l’Ordre de l’excellence en éducation du Québec.
Dans les Basses-Laurentides, c’est l’École du Trait d’union, de Sainte-Thérèse, qui a été retenue. Les écoliers sélectionnés pourront profiter de ce programme sur deux ans et cela, tout à fait gratuitement.
« On est très fiers de pouvoir accueillir une soixantaine d’élèves de l’École du Trait d’union. C’est tellement une belle activité. Les étudiants du collège sont mobilisés par des opportunités comme celle-là », a commenté le directeur général du CLG, Philippe Nasr.
Prévenir le décrochage
Les données provinciales démontrent que près d’un garçon sur cinq et plus d’une fille sur dix quittent l’école secondaire sans diplôme ni qualification professionnelle et que 70 % des cégépiens n’obtiennent pas leur diplôme dans les délais prévus.
La fondatrice du programme fait remarquer qu’en prenant des élèves en main dès le primaire, on agit de façon préventive et l’on évitera peut-être leur décrochage scolaire, une fois qu’ils auront franchi le niveau secondaire.
En acceptant ce rôle de mentorat, le collège devient un acteur engagé dans sa communauté, estime Mme Wissanji. « Le CLG va donner un outil de plus à ses propres étudiants pour mieux réussir, dans le fond. »
Mme Wissanji constate également un effet bénéfique chez les écoliers du primaire qui bénéficient du soutien académique des collégiens. En prenant part au programme, en se déplaçant chaque samedi matin jusqu’au collège, ils se projettent vers des études postsecondaires.
« Leurs notes s’améliorent sur le bulletin, en français, en maths et en science. Donc, ça leur permet de continuer au secondaire par la suite sans décrocher. Ils développent une conception de l’avenir qui sera différente de ce qu’ils pourraient entrevoir en ce moment. Ces jeunes-là reviennent au cégep pour s’impliquer comme mentor à leur tour lorsqu’ils sont grands. Et au collégial, le fait que le mentor s’implique auprès des enfants, ça aide à sa propre réussite, son autonomie, sa motivation dans ses propres études et son sentiment de compétence. Et ça augmente sa réussite personnelle et sociale », explique la fondatrice de l’École des grands.
« Alors c’est gagnant-gagnant », ajoute-t-elle en soulignant qu’elle mesure un impact réellement positif depuis le début de l’aventure du mentorat.
Surtout que l’on cible dès le départ des écoles primaires situées dans des milieux de défavorisation élevés, indique Mme Wissanji, en spécifiant que L’École du Trait d’union est reconnue comme l’une des écoles les plus défavorisées du Québec.
L’implantation du programme L’École des grands a nécessité l’implication d’employés du CLG, surtout celle de la conseillère à la vie étudiante, Marie-Hélène Racicot, ainsi que le soutien financier de 120 000 $ du PESLAU (Pôle à l’enseignement supérieur des Laurentides) et de la Fondation du Collège Lionel-Groulx, qui défraie en partenariat avec IGA les petits déjeuners. La Fondation W. a également participé financièrement au déploiement régional du programme.
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