L’équipe libérale promet de soutenir le secteur manufacturier

Entourés de plusieurs candidats libéraux de la Rive-Nord, dont la candidate de Rivière-des-Mille-Îles, Linda Lapointe, et celle de Thérèse-De Blainville, Madeleine Chenette, les deux ministres vedettes de l’équipe libérale ont visité l’entreprise SBB Structures pour ensuite se diriger vers l’usine Paccar de Sainte-Thérèse.

L’équipe libérale a ainsi profité de son passage à Blainville pour visiter les installations de SBB Structures, qui fabrique des structures industrielles en aluminium.

D’entrée de jeu, la candidate libérale Madeleine Chenette a tenu à souligner le sens de l’innovation de l’entreprise SBB Structures et son ouverture aux opportunités, qui exporte maintenant ses produits dans 62 pays. Celle-ci s’est d’ailleurs engagée à collaborer avec l’écosystème économique local, advenant son élection, le 28 avril prochain.

M. Champagne a vanté l’approche rassembleuse de la direction de l’entreprise : « Non seulement, vous mettez les travailleurs, mais vous mettez l’innovation en avant, vous développez des marchés aussi. »

Le ministre fédéral des Finances dit comprendre les préoccupations des gens, aussi a-t-il rappelé les grandes lignes du plan Carney, présenté le 26 mars dernier. « Il y a trois choses que l’on doit faire : on va lutter contre les tarifs, on va protéger nos industries et on va bâtir », a promis M. Champagne, en soulignant le travail accompli par sa collègue Joly dans ce dossier.

Plan Carney

Pour rappel, le premier ministre Mark Carney a présenté le 26 mars dernier un plan visant à protéger les travailleurs et le secteur de l’automobile national et lutter contre les droits de douane américains en vue de renforcer le Canada et dont voici les principales mesures.

– Créer un Fond de réponse stratégique de 2 milliards de dollars pour augmenter la compétitivité du secteur de l’automobile, protéger les emplois manufacturiers, aider les travailleurs à renforcer leur savoir-faire dans l’industrie et bâtir une chaîne d’approvisionnement canadienne plus forte – des matières premières aux véhicules finis.

– Bâtir un réseau 100 % canadien pour les pièces automobiles, construire plus de pièces automobiles au Canada et limiter le nombre de pièces traversant la frontière pendant la production, permettant ainsi d’attirer les investissements dans l’industrie canadienne.

– Maximiser l’utilisation de l’acier, l’aluminium et les minéraux critiques du Canada, de la prospection à la fabrication des batteries, afin de saisir cette opportunité économique, créer des emplois mieux rémunérés et bâtir l’économie la plus forte du G7.

– Tirer parti du financement gouvernemental pour prioriser et acquérir des véhicules construits au Canada, afin de stimuler les investissements canadiens et faire croître le secteur automobile national.

Favoriser l’économie locale

Selon François Philippe Champagne, la période de turbulence causée par la crise tarifaire, qui impacte tout le monde, doit être l’occasion repenser le développement économique canadien, d’opérer un changement de paradigme.

« Bâtir chez nous, ça passe par des gens comme vous, ça passe par l’achat local, c’est diversifier nos entreprises, diversifier nos marchés d’exportation, nos importations. C’est bâtir de grands projets chez nous, c’est développer nos corridors commerciaux, c’est investir dans des infrastructures, c’est de bâtir de grands produits comme le TGV », a spécifié M. Champagne.

Ce dernier estime que le contexte actuel constitue une opportunité de se « réinventer ».  « J’ai l’impression qu’on est comme en 1945, où l’on a réinventé le Canada. En 2025, ça va être la même chose : on va se réinventer collectivement. »

Avec l’imposition de tarifs de 25 % entrée en vigueur le 2 avril, l’industrie automobile se voit fortement affectée et M. Champagne le reconnaît. « Mais ç’a affecté aussi nos voisins américains. Mais ce que l’on va faire de notre côté, on va se prendre en main. On va investir chez nous », a promis l’actuel ministre des Finances.

Sa collègue aux Affaires étrangères, a pour sa part fait un clin d’œil à la candidate Madeleine Chenette qu’elle connaît bien et dont elle a souligné l’expérience – Mme Chenette a été ambassadrice du Canada à l’OCDE – ainsi qu’à Linda Lapointe, qu’elle souhaite voir comme députées élues à Ottawa.

« C’est fondamental que la Rive-Nord soit au pouvoir à Ottawa. C’est fondamental que les Québécois se disent qui peut faire en sorte de bien les défendre dans un monde qui est beaucoup plus dangereux, beaucoup plus compliqué. Si l’on regarde juste ce qui est arrivé sur les marchés boursiers depuis mercredi dernier, le jour où Trump a annoncé sa guerre tarifaire contre l’ensemble du monde, essentiellement 15 % des marchés ont été perdus et 5,4 trilliards de dollars ont été perdus, ce qui est énorme, ce qui affecte l’économie des gens aussi. »

Secteur manufacturier régional

Mme Joly soutient que les emplois du secteur manufacturier des Basses-Laurentides sont actuellement en jeu dans le cadre de cette guerre tarifaire. « L’objectif de Trump, dit-elle, c’est de rapatrier tout le secteur manufacturier. Et donc, il nous affaiblit et affaiblit d’autres pays. Notre objectif, c’est d’investir dans le secteur manufacturier et d’être capable de protéger les emplois. »

Le ministre Champagne affirme s’être entretenu avec la direction de Paccar dernièrement et a bien senti l’inquiétude face à l’administration américaine. « On a lancé un fonds stratégique de 2 milliards $ justement pour augmenter l’innovation et la productivité chez nos producteurs. Et il y a d’autres mesures qu’on est en train de voir avec eux, évidemment, pour protéger cette industrie-là. »

Parmi les mesures envisagées par l’équipe libérale à Ottawa, une éventuelle chaîne d’approvisionnement pancanadien pour le secteur automobile a fait partie des discussions, ce qui pourrait bénéficier à une entreprise comme Paccar, et l’on facilitera l’accès à l’Assurance-emploi ou encore à des formations, a ajouté le ministre Champagne.

Celui-ci a mis fin à la visite ministérielle en rappelant que son gouvernement a créé le fonds de sécurité économique national justement en vue de soutenir tous les secteurs visés par la guerre tarifaire, souvent interreliés. « C’est sûr que si nos voisins décident de créer beaucoup de désordre dans l’économie mondiale, dans les chaînes d’approvisionnement mondiales, dans le commerce mondial, ce qu’on va faire – et le premier ministre a parlé au premier ministre britannique aujourd’hui (lundi) – on est en train de regarder d’autres partenariats à nouer. Si notre principal partenaire nous tourne le dos, on va développer nos marchés. »

La ministre Mélanie Joly a, pour sa part, insisté sur l’importance d’appuyer l’équipe Carney, lui accordant ainsi un mandat fort pour négocier avec l’administration Trump.