Elles trônent bien en évidence dans les jardins de la Maison Hamilton, les ruches urbaines annoncées tout récemment ont été inaugurées en même temps qu’on annonçait fièrement que Rosemère venait de recevoir la certification Ville amie des monarques, octroyée par la Fondation David Suzuki.
Les deux événements sont intimement liés puisque cette certification reconnaît les efforts de l’administration municipale qui a choisi, dès 1990, d’appliquer une réglementation antipesticide favorisant la survie des pollinisateurs tel le monarque, une espèce de papillon dont la population a dramatiquement chuté en 2013, avant de connaître une remontée considérable, après que des armées d’écologistes eurent proposé une solution toute simple: plantez des asclépiades dans vos plates-bandes ou votre jardin résidentiel!
C’est que, dans leur migration annuelle vers le Mexique, ces jolis papillons ont besoin de se nourrir et l’asclépiade, une fleur indigène qui a eu la vie dure en raison de conditions climatiques extrêmes en 2013, qui notamment, est leur principale source alimentaire. S’ils n’en trouvent pas, ils meurent de faim ou d’épuisement.
Une ville verte
C’est pourquoi la Ville de Rosemère en a distribué à ses concitoyens, le 26 mai dernier, dans le cadre de la Journée retour à la terre, et qu’elle en plantera elle-même, au cours des prochaines semaines, dans un espace disposé autour de ses ruches urbaines.
«Les municipalités jouent un rôle crucial dans la conservation du monarque et de son habitat. Cette certification est une démonstration de la volonté de Rosemère de poser des gestes en faveur de l’environnement et confirme sa vocation de ville verte» , exprimait le maire de Rosemère, Eric Westram, tout en encourageant les villes avoisinantes à poser des gestes en ce sens.
Ce faisant, pour dire les choses autrement, on ne fait pas qu’attirer de jolis papillons chez soi, on contribue à préserver l’équilibre de la nature, souvent bouleversé par l’intervention humaine.
Deux ruches, 40 000 abeilles
«Un tiers de tout ce qu’on mange dépend de la pollinisation des abeilles» , faisait remarquer à son tour Étienne Lapierre, cofondateur de l’entreprise Alvéole, qui a installé les deux ruches urbaines de la Maison Hamilton, lesquelles abritent pas moins de 40 000 abeilles. «C’est une collectivité qui va travailler à régénérer la nature dans un rayon de cinq kilomètres» , d’ajouter celui-ci tout en précisant qu’en bout de ligne, un miel local et par conséquent unique y sera produit. «Avec la variété de fleurs qu’il y a ici, ce miel sera exceptionnel» , prévoit-il.
Ce miel, apprenait-on, sera commercialisé par la Ville qui songe à le vendre dans le cadre de son marché de Noël. Les profits seront alors versés à des organismes locaux.
On annonçait également que la population serait conviée, en septembre, à des ateliers d’extraction de miel au cours desquels on pourra apprendre le fonctionnement d’une ruche et quantité de choses fort intéressantes sur ces insectes.
Il faut également savoir que, contrairement aux guêpes, les abeilles ne sont pas carnivores et ne sont pas attirées par les mêmes sucres que nous, expliquait M. Lapierre, de telle sorte que, malgré leur nombre impressionnant, elles sont rarement en interaction avec les humains puisque davantage intéressées par les fleurs et assignées à une tâche bien précise qui mobilise leur attention et prend tout le temps de leur courte de vie, c’est-à-dire quelque 35 jours.
Les citoyens sont donc invités à venir les voir travailler, d’autant plus qu’un périmètre de sécurité (une clôture en fer forgé) a été installé autour des ruches de la Maison Hamilton. Vous pourrez en profiter pour admirer les très jolies fleurs qui vivent dans les jardins joliment aménagés qu’on retrouve sur place, dont la fameuse pivoine Osiris Rosemère, désormais emblématique de la municipalité.
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