Sur une délégation canadienne de plus de 600 personnes, seuls deux élus municipaux des Basses-Laurentides ont été sélectionnés. Cette initiative, portée par Scale AI et le Conseil d’innovation du Québec, visait à présenter les initiatives québécoises en intelligence artificielle.
Une approche municipale qui marque les esprits
L’approche développée par la MRC Thérèse-De Blainville a particulièrement retenu l’attention à Paris. Le fil conducteur du projet est l’application de l’IA au monde municipal dans une optique d’adaptation aux changements climatiques, explique fièrement la mairesse Boivin.
Le projet est possible grâce à un budget de 3 millions de dollars provenant du volet Projets « Signature innovation » des MRC du Fonds régions et ruralité. « Notre projet, il est unique », explique Julie Boivin. « C’est vraiment l’application. Donc, on est très, très concret comme projet dans la MRC. » L’originalité réside dans une approche « bottom-up » qui considère les besoins réels des municipalités plutôt que d’imposer des solutions technologiques préconçues.
Contrairement à la logique traditionnelle, qui attend des propositions des startups, les municipalités définissent leurs défis quotidiens et lancent des appels à solutions. Deux millions de dollars ont déjà été investis sur le territoire, avec un million supplémentaire prévu d’ici 2027.
L’émergence d’une filière technologique régionale
Madame Boivin explique que « dans les Basses-Laurentides, on est en train de développer la filière IA ». Cette vision s’articule autour de trois pôles d’excellence : le transport innovant à Rivière-du-Nord, l’aéronautique à Mirabel, et l’application concrète de l’IA à Thérèse-De Blainville.
La prochaine étape est, de l’avis de Julie Boivin, l’extension du projet aux organismes communautaires de la MRC. Ces organisations, souvent sous-financées, pourront bénéficier de l’écosystème développé pour améliorer leur efficacité opérationnelle.
Des retombées concrètes attendues
La participation à VivaTech a permis aux élus d’établir des contacts stratégiques en Europe. Xavier-Antoine Lalande évoque déjà des « rencontres planifiées avec des entreprises de l’Estonie, du Mexique » ainsi qu’avec des partenaires québécois et européens. Ces collaborations visent notamment, précise-t-il, la mobilité urbaine, la planification stratégique et l’optimisation des infrastructures municipales.
Les deux élus partagent une vision pragmatique de l’intelligence artificielle. « L’IA devient vraiment un outil, au même sens qu’on va acheter une imprimante pour un employé », résume Julie Boivin. Cette technologie ne vise pas à remplacer les employés, mais à les outiller pour répondre aux demandes croissantes des citoyens sans augmenter la fiscalité, argumente-t-elle.
Pour le maire de Saint-Colomban, les applications concrètes incluent l’amélioration de la gestion financière, l’optimisation des appels d’offres, la création de chatbots pour informer les citoyens, et l’analyse rapide des infrastructures via des systèmes de capteurs.
« Je dis souvent que le pouvoir, c’est l’information et l’intelligence artificielle, c’est un moyen d’acquérir très, très rapidement de l’information ».
Des défis
La mairesse de Sainte-Anne-des-Plaines reconnaît que la méconnaissance est le principal frein à l’adoption de l’IA. Le traitement médiatique inquiète les citoyens. Ce qui, affirme-t-elle, nécessite un important travail de formation et de sensibilisation.
Les défis financiers et organisationnels ne sont pas non négligeables, reconnaissent les élus. « Il faut libérer des capitaux financiers », note M. Lalande, tout en soulignant la nécessité de gérer la résistance au changement au sein des équipes municipales.
Cette participation à VivaTech s’inscrit dans une stratégie de développement économique durable pour les Basses-Laurentides. Les élus espèrent attirer des entreprises et des investissements tout en améliorant les services aux citoyens.
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