«La convention est échue depuis le 31 décembre 2016 et, depuis ce temps, plus rien n’avance» , indiquait sur place le président du syndicat local des cols bleus, prénommé Dominic (il refuse de donner son nom de famille) et qui parlait au nom de ses camarades affiliés au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).
Sur les pancartes que brandissaient les manifestant(e)s, on se plaignait notamment du manque d’écoute et de la mauvaise foi de l’employeur. Tous portaient un chandail jaune sur lequel on pouvait lire des doléances telles «Expérience ignorée» et «Départ hâtif» .
«Nous sommes encore en train de protéger notre ancienne convention collective. Toutes les clauses sont à renégocier» , enchaînait le président local, indiquant que les échanges avec l’employeur n’ont rien donné depuis deux ans et neuf mois. Celui-ci a bon espoir que les choses avanceront sous peu, puisqu’à la demande du syndicat, une rencontre de médiation est prévue le 10 septembre. «Avoir quelqu’un de neutre, ça ne peut être que positif. On aurait dû le demander il y a deux ans» , de dire le président.
Version de l’employeur
Du côté de la Ville, on s’est fait plus loquace en précisant tout d’abord que 16 rencontres avaient eu lieu depuis le début de l’année 2017, au cours desquelles les deux parties n’étaient pas parvenues à s’entendre. Comme le fait le syndicat à son égard, la Ville soutient que ce sont les représentants des cols bleus qui ont montré peu d’ouverture aux demandes estimées «raisonnables» de l’employeur.
On cite notamment la réduction du temps supplémentaire et la flexibilité des horaires pour les nouveaux employés, de manière à assurer aux syndiqués actuels de conserver leur horaire.
La Ville indique par ailleurs que des divergences sont apparues sur les questions liées à la sous-traitance et défend son droit de gérance afin de se donner une marge de manœuvre quand ses employés ne peuvent pas ou ne «veulent pas» , dit-on, assurer un service. «Les cols bleus ont refusé la création de cinq nouveaux postes permanents pour ajouter à notre équipe de nuit pour le déneigement. Ce refus forcera la Ville à aller en sous-traitance» , exprimait le maire de Blainville, Richard Perreault, au lendemain de la manifestation.
Perte de temps et d’argent
Ce dernier en rajoute en affirmant que le syndicat fait perdre de l’argent à ses membres en revendiquant des postes cadres, ce qui force la Ville, indique le maire, à se défendre auprès du Tribunal du travail. «Ça engendre des coûts importants qui seront soustraits aux futures augmentations des employés» , d’affirmer le maire Perreault qui ajoute à cela «les nombreux griefs qui font perdre du temps et de l’argent aux contribuables.»
Tout comme la partie syndicale, le maire Perreault dit souhaiter que la médiation à venir soit fructueuse. «La Ville veut négocier de bonne foi et signer une nouvelle convention collective, mais il faut que les deux parties veuillent négocier sérieusement» , a-t-il conclu.
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