«D’après les vérifications que j’ai effectuées ce matin (lundi), il n’y a qu’un à huit élèves par école primaire qui se seraient présentés. J’ai envie de vous dire : Tout ça pour ça !», a lancé la présidente du Syndicat des enseignants des Basses-Laurentides (SEBL), Nathalie Bouyer, incrédule face à la décision de Québec de rouvrir les écoles pour 10 jours de classe.
«N’aurait-il pas été plus simple de laisser ces élèves demeurer à la maison et de continuer à distance comme il était fait ? Il aurait été facile pour un enseignant de communiquer avec ceux et celles qui ont besoin de plus de suivis», s’interroge Mme Bouyer, précisant en outre qu’une routine s’était d’ailleurs déjà installée entre élèves en difficulté et leurs enseignants, par vidéoconférence notamment, et que de chambarder cette routine pourrait entraîner l’effet contraire que celui désiré, surtout que pour une dizaine de jours.
Enseignante en adaptation scolaire, la présidente du SEBL connaît bien les élèves en difficulté, ciblés par Québec. Et s’il y a bien une chose dont ils ont besoin, dit-elle, «c’est de la stabilité et de la cohérence !»
«Et là, on a enfin trouver une façon d’entrer en contact avec nos élèves, de leur enseigner, et à deux semaines de la fin, on va dire à l’étudiant : je ne veux plus que tu me regardes à la télé à 8h le matin. Il va falloir que tu te lèves plus tôt et que tu viennes à l’école, voir moi, ou quelqu’un d’autre. À qui pense le ministre ?»
Pas de «grand enseignement»
Représentant quelque 3800 enseignants des Basses-Laurentides, Nathalie Bouyer parle en leur nom lorsqu’elle affirme penser aux élèves.
«Les enseignants veulent que leurs élèves réussissent. Plein de choses ont déjà été mises en place. Ce qui est malheureux, c’est que c’est l’école publique qui a reçu un retour de vagues car nous avons des idées et souvent, on se fait mettre des bâtons dans les roues, au niveau de l’utilisation des capsules vidéos, entre autres».
Débuter les camps de jour plus tôt, «pour donner un répit aux parents qui en ont besoin, auraient été, selon elle, une meilleure solution.
«Car je peux vous le dire, ne faisons pas croire à la population que c’est du grand enseignement qui sera fait dans les écoles !», d’insister la présidente du SEBL, rappelant que depuis le début de la pandémie, les enseignants communiquaient régulièrement avec les élèves en difficulté, «au moins trois fois par semaine», de dire Nathalie Bouyer, soit individuellement ou en petits groupes, sur vidéoconférences, ou par le biais de capsules vidéo.
Valeur ajoutée
À la commission scolaire de la Seigneurie-des-Mille-Îles (CSSMI), on confirme que des équipes-écoles ont identifié les élèves vulnérables pour qui deux semaines à l’école pourraient avoir une valeur ajoutée à leur année scolaire. Toutes les écoles primaires et secondaires attendaient donc des élèves, lundi.
«Environ 2500 élèves avaient répondu positivement en fin de semaine passée. Toutefois, il est trop tôt pour savoir combien étaient présents en classe ce matin», a répondu Mélanie Poirier, conseillère en communication à la CSSMI, remerciant au passage le personnel de la CSSMI pour sa collaboration.
Mardi, au moment d’aller sous presse, on nous indiquait que 25 élèves étaient présents à l’école des Mésanges de Deux-Montagnes.
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