Députée de Mirabel et porte-parole de la 2e opposition en matière d’agriculture, Sylvie D’Amours a une opinion bien arrêtée sur la question.
«J’ai interpelé pas mal de gens !» , lance d’abord la députée D’Amours, affirmant suivre le dossier de près et avoir fait de nombreuses représentations auprès des autorités concernées dans le passé.
«Mais depuis ce temps, a-t-elle ajouté, on sait que des matériaux qui vont là qui ne sont probablement pas en règle avec l’environnement. Des camions ont de la difficulté à monter des côtes tellement ils sont chargés et c’est tout vidé là !»
Selon elle, s’il est si difficile de régler la problématique, c’est tout simplement parce que les personnes qui devraient normalement agir ont peur de le faire.
«On a beau mettre de la pression et demander au ministère de l’Environnement de s’impliquer, mais rien ne se fait. Je pense qu’il y a peut-être une certaine crainte, une peur parce qu’il y a déjà eu des représailles sur d’autres dossiers avec ces propriétaires-là.»
Rappelons qu’en 2006, les propriétaires de G&R Recycling, Robert et Gary Gabriel avaient tous les deux été condamnés à 12 et 15 mois de prison, respectivement, après avoir séquestré, en 2004, une soixantaine de policiers au poste de police de Kanesatake et déclenché une émeute.
«Un problème pelleté dans notre cour !»
Pour le maire d’Oka, Pascal Quevillon, «le problème a été pelleté dans la cour des trois municipalités voisines de Kanesatake» , soit Mirabel, Saint-Placide et Oka. Mais il va plus loin en affrimant que même des autochtones l’ont interpelé.
«Depuis mon arrivé à la mairie d’Oka en 2014, a-t-il déclaré, des gens de Kanesatake m’interpellent pour que l’enfouissement cesse sur leur territoire… Ils craignent pour leur santé ainsi que les citoyens des villes avoisinantes donc Saint-Placide, Mirabel et Oka. J’ai même eu des demandes d’expropriation de certains citoyens»
Bien que, à son avis, il soit peut-être déjà trop tard pour agir, il faut continuer d’exercer de la pression sur le fédéral et le provincial pour que cesse «ce désastre environnemental en zone agricole» , comme il le décrit.
«Le mal est fait, mais je m’attends à ce que Serge Simon renverse son autorisation qui date de 2015 pour ce site, lui seul a le pouvoir d’arrêter cela. Comme conseiller environnemental des premières nations du Canada, Serge Simon doit montrer l’exemple sur son propre territoire, ce qui est loin d’être le cas depuis très longtemps !» , d’ajouter Pascal Quevillon qui demande par ailleurs au Grand chef Simon de consulter les municipalités voisines la prochaine fois qu’il a l’idée d’autoriser «autre chose du genre» . Ce sont «les relations de bon voisinage» qui en dépendent, a –t-il insisté, rappelant que sa porte demeure toujours ouverte aux discussions.
Un puits pour 32 maisons
À Saint-Placide, le maire Richard Labonté s’inquiète aussi pour ses citoyens. Ils ont été nombreux à lui signifier leurs inquiétudes quant à la qualité de leur eau, notamment.
«La présence de ce site est dramatique pour les terres agricoles, mais je pense à mes citoyens en bas de la côte, dans la Pointe-aux-Anglais, où l’on retrouve 32 maisons sur le même puits. Ils sont inquiets que la nappe phréatique soit contaminée et je les comprends ! Il faut se battre pour ne pas que ça se poursuive !»
Jean Bouchard, maire de Mirabel, abonde dans le même sens que ses homologues.
«C’est déplorable ! Il faut trouver une façon pour que cela cesse le plus vite possible !» , a-t-il mentionné, ajoutant que s’il le faut, il pourrait aller jusqu’à interdire la présence de semi-remorques de 53 pieds dans ce secteur.
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