« Une boîte vous sera envoyée par la poste » avait prévenu une porte-parole du Collège au représentant du journal. Quelle ne fut pas la surprise de recevoir quelques jours plus tard une boîte à lunch contenant les différentes créations des étudiants en prévision de la conférence qu’ils ont présentée par le biais de Zoom, le 5 mai. Celle-ci était animée par leur enseignant, Martin Lamoureux, toujours très fier, année après année, de laisser la parole aux finissants en sciences de la nature pour qu’ils nous expliquent leur projet respectif.
« La transformation alimentaire au Collège Lionel-Groulx a débuté par de la cuisine moléculaire en 2010, jusqu’en 2012. À ce moment-là toutefois, nous ne faisions pas des projets avec des entrepreneurs », a d’abord raconté M. Lamoureux qui, depuis 2015, compte comme partenaires différentes entreprises de la région avec lesquelles ses étudiants et lui travaillent pour créer de nouveaux produits.
« Les premières années, dit-il fièrement, je devais courir les foires alimentaires un peu partout pour me trouver des entrepreneurs alors que maintenant, je n’ai plus besoin de faire cela. Ce sont eux qui viennent à moi ! »
Des produits originaux
C’est ainsi que cette année, grâce au soutien des propriétaires de la Ferme des petites écorces, la Ferme Marineau, Safran des neiges, Aux saveurs du printemps, Intermiel, Les aliments Merjex, de même que Camerise et Cie, les étudiants ont pu inventer des produits bien spéciales tels une sauce piquante à l’argousier, du maïs soufflé à l’érable, des perles safranées, de même qu’une boisson alcoolisée pétillante au miel et houblon, pour ne nommer que ceux-là.
Pendant que, assis dans le confort de leur foyer, les personnes invitées pouvaient déguster ces mets originaux, les étudiants expliquaient comment ils étaient parvenus à ce résultat.
Florence, Charlie et Charlotte avaient pour mission de réaliser deux sortes de coulis de camerise pour Camerise et Cie, un à l’érable et l’autre au miel. Elles ont adoré l’expérience.
« Lors de nos expériences, a raconté Charlie, nous devions nous assurer de mettre le goût de la camerise au premier plan et d’avoir une texture liquide, mais pas trop puisque le coulis servait à être intégré dans des boissons alcoolisés. »
Quant à Camille et Gabrielle, elles devaient confectionner des perles gélifiées safranées pour Safran des neiges avec les épices recueillies auprès de l’entreprise.
« Les goûts du safran et de la pomme ont été mis en valeur dans nos perles auxquelles nous avons aussi ajouté de l’acide citrique et du sucre pour leur donner un ‘punch’ de saveur plus important. Le résultat final est celui que nous espérions », ont mentionné les jeunes femmes qui, comme la plupart de leurs collègues étudiants, ont eu besoin de plusieurs essais avant d’en arriver à créer un produit qui les satisfaisait pleinement.
« J’ai été à même de constater l’évolution du projet des étudiantes, a dit Marie-Stéphane Asselin, propriétaire de Safran des neiges. La première fois que je suis allée les voir, j’aimais beaucoup le goût, mais au niveau de la texture, elles devaient retravailler et elles ont réussi ce défi. Je suis bien contente de cette collaboration. »
Signe que les expériences amorcées dans le cadre du cours de chimie de l’alimentation portent leurs fruits, certains entrepreneurs songent déjà à commercialiser le produit qui a été concocté.
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