En même temps, le regroupement, qui représente 20 villes et municipalité dont la population s’élève à 616 000 habitants, se tourne vers l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) pour que celle-ci prenne le relais et débute, dans un premier temps, la préparation d’un dossier d’opportunité pour le prolongement du REM de l’est (de Montréal) vers Mascouche, mais veut que la CPDQ Infra y prenne part de «façon constructive».
Les maires de la couronne nord réclament également que l’on se penche dès maintenant sur le prolongement du REM, actuellement envisagé de la station Bois-Franc jusqu’au centre de Laval, pour qu’il se poursuive jusqu’à Boisbriand. La TPÉCN se dit, en effet, extrêmement inquiète vis-à-vis cette étude en cours par la CDPQ Infra, craignant que «des omissions et des biais méthodologiques similaires à l’étude du REM de l’Est ne se reproduisent».
«La grande oubliée»
Pour la mairesse de Repentigny, Chantal Deschamps, il ne fait aucun doute que la couronne nord demeure «la grande oubliée» du prolongement du REM vers l’Est car il s’arrêtera à Pointe-aux-Trembles, «à quelques kilomètres seulement des municipalités de l’est de la couronne nord alors que pour la portion nord du REM, dont l’étude du prolongement est encore à l’état embryonnaire, la Caisse envisage d’y étendre le réseau de train électrique vers le centre de Laval, une nouvelle fois à quelques kilomètres seulement de la couronne nord».
La mairesse Deschamps n’était pas seule à déplorer le «manque de considération de la CDPQ Infra» à leur égard puisqu’elle était accompagnée, lors d’une conférence de presse, tenue le mardi 1et juin, de ses collègues Guillaume Tremblay (Mascouche), Marc-André Plante (Terrebonne), Marlene Cordato (Boisbriand) et Denis Martin (Deux-Montagnes qui, tour à tour, ont également pris la parole.
Un réseau de transport structurant
«Le REM n’est-il pas censé être le réseau express métropolitain? Pourquoi alors se limiter à offrir de plus en plus de services à Montréal, alors que des secteurs comme celui que représente la couronne nord connaissent une croissance phénoménale depuis les 20 dernières années?», de demander justement la mairesse de Boisbriand, étonnée de voir les demandes de la couronne nord être ignorées quand, en même temps, est annoncée la construction du tunnel Lévis-Québec, «un projet chiffré à près 10 milliards de dollars dont l’achalandage quotidien prévu est de seulement 50 000 véhicules à terme».
«En comparaison, ce sont en moyenne 115 000 et 140 000 automobilistes qui empruntent respectivement chaque jour le Pont Charles-De-Gaulle reliant Montréal à Terrebonne et le pont Gédéon-Ouimet reliant Laval à Boisbriand – soit plus de cinq fois le nombre de véhicules qui traverseront le tunnel Québec-Lévis», rappelle Mme Cordato, estimant que le ministre François Bonnardel «n’a pas encore saisi l’ampleur de l’enjeu de la congestion sur la couronne nord ainsi que la nécessité de développer un mode de transport collectif structurant en accord avec les besoins des résidents de notre secteur».
Enfin, le maire de Deux-Montagnes, Denis Martin, bien qu’heureux de l’avancée des travaux du REM dans sa ville, a tenu à joindre sa voix à celle de ses collègues pour insister sur la nécessité d’inclure l’est de la couronne dans la planification du prolongement du REM de l’est. «Pour nous, élus de la couronne nord, la venue du REM à Deux-Montagnes doit être vue non pas comme une fin en soi, mais bien comme le premier tronçon du développement du réseau de transport structurant que nous souhaitons voir naître sur la couronne nord», a-t-il dit.
MOTS-CLÉS
Deux-Montagnes
Boisbriand
Marlene Cordato
transport en commun
REM
Denis Martin
couronne nord