Sans grande surprise, c’est une liste d’épicerie bien garnie qu’ont présentée, le lundi 23 avril dernier, les maires des 19 villes et municipalités, au terme du Forum sur la mobilité et le transport collectif, en vue de développer, dans un horizon de 15 ans, un réseau de transport intégré à Laval et dans les Basses-Laurentides.
Ce Forum, né d’une initiative du maire de Laval, Marc Demers, et du maire de Blainville, Richard Perreault, visait à dégager des propositions «concrètes et efficaces» pour contrer la congestion routière qui sévit sur la couronne nord, du sud au nord et d’ouest en est.
Des constats
Au cours de la journée, on a ainsi fait état que les retards liés à la congestion routière sur l’ensemble des corridors analysés ont augmenté de 46 % depuis 2014 et sont susceptibles d’augmenter d’un autre 37 % d’ici 2021.
Une étude a aussi révélé que le coût de la congestion pour les régions où sont situées les 19 villes et municipalités, c’est-à-dire d’Oka à Terrebonne et de Laval à Saint-Jérôme, se chiffre, pour 2018, à 1,3 milliard de dollars; soit un accroissement de 120 % en 10 ans.
Un sondage auprès de la communauté d’affaires de Laval et de la couronne nord révèle, par ailleurs, que 88 % des répondants ont admis que la congestion a un impact négatif sur leurs affaires et qu’il se répercute sur leurs coûts, leur chiffre d’affaires et sur leur capacité à recruter de la main-d’œuvre.
Dans une conférence, le cardiologue François Reeves a, lui, fait la démonstration que le smog urbain, dont est responsable en partie la congestion routière, est le polluant ayant la plus forte répercussion sur la santé publique, avec des coûts estimés à 36 milliards de dollars en 2015, pour l’ensemble du Canada.
Les demandes des maires
Dans une déclaration consensuelle lue en milieu d’après-midi par la mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato, les 19 maires ont ainsi demandé à ce que les investissements nécessaires soient rapidement consacrés pour permettre la mise en place d’un réseau de voies réservées en site propre sur les autoroutes 13, 15, 19 et 25 et sur certains tronçons des autoroutes 640 et 440.
On craint, en effet, la construction du Réseau express métropolitain (REM) entraîne des perturbations importantes et qu’il est donc nécessaire de mettre rapidement en place des solutions, à savoir des voies réservées, afin d’éviter un accroissement de la congestion et un recul de l’utilisation du transport collectif.
On a aussi réclamé l’ajout d’un mode de transport lourd dans le secteur densément peuplé de Chomedey, à Laval, que ce soit par l’ajout de trois stations de métro sur la ligne orange via la station Côte Vertu, ou par un prolongement du Réseau express métropolitain (REM) sur la ligne Deux-Montagnes, à partir de la gare Du Ruisseau.
Le prolongement de l’autoroute 19 jusqu’à la 640, annoncé le vendredi précédent par le premier ministre Philippe Couillard lui-même, mais aussi celui de l’autoroute 13 jusqu’à l’autoroute 50 avec des aménagements pour le transport collectif, font également partie intégrante de cette liste d’épicerie.
Enfin, on a demandé à ce que soit mis sur pied un bureau de projet, et cela, d’ici le 1er septembre prochain, pour voir à la réalisation de ce réseau intégré de transport collectif, ce à quoi le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de l’Électrification des transports, André Fortin, a immédiatement répondu favorablement, au grand plaisir de plus de 200 participants réunis à Laval, pour ce Forum.
Au final, les maires des 19 villes et municipalités se sont montrés satisfaits de cette journée, disant avoir démontré «l’urgence pour les gouvernements de considérer globalement l’enjeu de la congestion routière à Laval et dans les Basses-Laurentides, et d’agir rapidement» .
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