Pour l’ensemble des signataires de cette coalition, l’offre de soutien psychologique est insuffisante, même accompagnée d’une formation en début de mandat. Pour la coalition, ce que la ministre propose n’est qu’un premier pas.
Ce qu’ils réclament, c’est davantage d’actions concrètes afin d’améliorer le climat et d’ainsi faciliter la gouvernance municipale.
Incivilités accumulées
« Après l’onde de choc créée par la démission de la mairesse de Gatineau la semaine dernière et l’annonce du 26 février qui coïncide avec la Journée nationale contre l’intimidation, les membres du groupe sont laissés sur leur faim, car l’accumulation d’événements au cours des derniers mois démontre que la démocratie municipale est fragilisée », affirment les membres de la coaltion.
« Si on se concentre seulement sur les services pour aider les élu(e)s à traverser des événements difficiles, dont le climat toxique, on ne règle pas le problème à la source et on ne convainc certainement pas la relève de s’intéresser à la politique. De plus, les personnes à la source du climat toxique doivent être amenées à changer leur comportement si on souhaite vraiment améliorer le climat », clament les signataires de la coalition, qui demandent des changements concrets et rapides sur la place publique.
Être mieux outillé
Selon eux, certains outils et mécanismes seraient assez simples à mettre en place. On cite à titre d’exemple l’inclusion d’un code de civilité à l’intérieur du Code d’éthique et de déontologie des élus.
« Chacun de nous porte la responsabilité de cultiver un environnement sain où la peur et le mépris n’ont pas leur place. Ensemble, nous pouvons construire une société où la force réside dans la tolérance, où chacun peut s’épanouir sans craindre le jugement malveillant. J’y crois personnellement », souligne pour sa part Jacynthe Prince, qui est conseillère municipale à Sainte-Thérèse.
En plus d’une lettre transmise à la ministre des Affaires municipales, une lettre a aussi été transmise la semaine dernière à la présidente du nouveau comité sur la démocratie municipale de l’UMQ afin qu’on invite les membres de la table de travail et de la coalition intéressés à témoigner de leur expérience et à partager des solutions concrètes.
La coalition propose sept pistes de solutions pour améliorer la démocratie municipale : un code de conduite intégré au Code d’éthique et de déontologie des municipalités, une formation obligatoire et continue sur le respect, la civilité et la communication inclusive, une reconnaissance des enjeux d’incivilité et de harcèlement selon l’approche de l’INSPQ et de la CNESST, un accès facilité aux services de médiation offerts par la Commission municipale du Québec, la création de mécanismes de gestion de conflit et de gradation des sanctions par une personne indépendante avant de se rendre à la CMQ avec une plainte, la création d’un poste d’ombudsman incluant l’accompagnement des élu(e)s, une mise à jour des pratiques de gouvernance.
« Uniformiser les politiques de régie interne serait un bon début. Cependant, il n’y a personne pour les faire respecter ni pour recadrer les manquements des élu(e)s. Voilà pourquoi un ombudsman ou un comité à l’éthique est nécessaire. Mon expérience personnelle m’a amenée à contester la formation de partis politiques au municipal, car tant qu’ils existeront, je crois que les décisions ne seront pas toujours prises pour le bien commun, mais pour marquer des points et sécuriser un prochain mandat électoral ! », commente Isabel Mattioli, conseillère municipale à Saint-Eustache.
La coalition compte entreprendre d’autres actions dans les semaines à venir, dont une visite à l’Assemblée nationale du Québec afin de réclamer un engagement du gouvernement.
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Basses-Laurentides