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Les organismes communautaires réclament un financement adéquat

Photo Stéphanie Prévost –

À Sainte-Thérèse, plusieurs dizaines de manifestants ont tenu à faire entendre haut et fort leurs voix aux intersections des boulevards du Curé-Labelle et René-A.-Robert.

Les organismes communautaires réclament un financement adéquat

Publié le 04/03/2022

Que ce soit à Saint-Eustache, Sainte-Thérèse, Saint-Jérôme, mais aussi dans d’autres villes de la région des Laurentides, les organismes communautaires ont dénoncé, une fois de plus, le sous-financement auquel ils font face année après année malgré des promesses répétées, des gouvernements en place de remédier à la situation.

En fait, ce sont les travailleuses et travailleurs de plus de 75 organismes communautaires laurentiens qui ont fait la grève et surtout bravé le froid, le mardi 22 février dernier, en fin d’avant-midi et en début d’après-midi, dans le cadre de la campagne « Engagez-vous pour le communautaire » qui a eu cours toute la semaine dernière à travers le Québec.

Le froid ne les arrête pas

Casseroles à la main et slogans à la bouche, ils ont réclamé que le gouvernement de François Legault reconnaisse le travail essentiel qu’ils effectuent et les finance adéquatement pour qu’ils puissent remplir dans de meilleures conditions leur mission respective.

À Saint-Eustache, une cinquantaine de manifestants étaient ainsi regroupés aux intersections de la 25e Avenue et de la rue Saint-Laurent. À Sainte-Thérèse, ils étaient plus de 80 à se faire entendre aux intersections des boulevards du Curé-Labelle et René-A.-Robert. À Saint-Jérôme, plusieurs autres dizaines de personnes se sont rassemblées rue Saint-Georges, devant le bureau du député caquiste Youri Chassin.

En plus de ce sous-financement, la pandémie et la pénurie de personnel ont également mis à rude épreuve ces mêmes organismes, obligeant même certains d’entre eux à diminuer et à mettre sur pause certains des services qu’ils offrent.

C’est pourquoi, pour l’ensemble du Québec, les organismes communautaires demandent au gouvernement Legault des investissements supplémentaires récurrents et indexés de 460 M$ pour l’année 2022-2023.

Incompréhension et colère

« Ce qui anime les équipes des organismes communautaires présentement, c’est un mélange d’incompréhension et de colère. La Coalition avenir Québec (CAQ) s’est engagée à offrir un soutien financier aux organismes communautaires et pourtant, à quelques mois des élections, aucune promesse n’a été remplie. Chaque journée qui passe sans financement supplémentaire ne fait qu’empirer l’état du communautaire qui est aux prises avec un sous-financement historique plombé par une pénurie de main-d’œuvre qui affecte grandement le milieu», déplore, entre autres, Benoit Larocque, coordonnateur du Regroupement des organismes communautaires des Laurentides (ROCL), instance régionale basée à Saint-Jérôme regroupant plus de 161 organismes d’action communautaire autonome.

« Tous les jours, cela veut dire que nous devons faire des pieds et des mains pour recruter du personnel et surtout le garder. Comme nous sommes sous-financés, nous ne sommes pas en mesure de leur payer des salaires décents et concurrentiels par rapport au marché. Et si on n’a pas de personnel, cela veut dire que nous ne pouvons pas offrir tous les services que nous voudrions. En fin de compte, c’est la population vulnérable que nous desservons qui écope », d’expliquer Marie-Claude Renaud, directrice de l’Accueil communautaire jeunesse des Basses-Laurentides (ACJ+), mais aussi présidente du Collectif communautaire Deux-Montagnes–Mirabel Sud qui chapeaute qui 17 organismes.

« On est là pour demander à M. Legault de respecter ses promesses. Quand il a été élu [en 1998], il a promis un meilleur financement aux organismes communautaires et là, on est à la veille du dernier budget avant les élections et il n’y a rien encore de substantiel. Aujourd’hui, ce que nous disons, c’est que nous sommes à bout de souffle. Il ne faut pas oublier que nous sommes oui, des personnes au grand cœur, mais aussi des professionnels au grand cœur qui méritent des conditions de travail adéquates. Mais pour cela, on a besoin d’être financé », de plaider, de son côté,  Jacinthe Nantel, de l’Association de coopérative d’économie familiale (ACEF) des Basses-Laurentides.

Notons que c’est le 22 mars prochain que le ministre des Finances du Québec, Eric Girard, également député de Groulx, déposera ce qui sera le dernier budget du gouvernement Legault avant les prochaines élections générales. « Avec l’augmentation des besoins de la population, le prochain budget de la CAQ sera crucial pour la reconnaissance et le financement à la mission des organismes communautaires», de conclure Benoit Larocque.