Tous les instruments souillés, utilisés dans l’hôpital, arrivent à l’unité de retraitement des dispositifs médicaux (URDM) potentiellement infectieux. Ils peuvent avoir servi, par exemple, pour soigner des patients atteints de COVID-19, de la tuberculose, la bactérie mangeuse de chair, l’hépatite, l’influenza, le VIH et bien plus.
Le salaire maximum des PRDM n’est pourtant que de 21,55$ de l’heure, salaire qu’elles jugent «insultant» étant donné l’importance de leur travail.
«Les PRDM travaillent avec des produits de décontamination, de désinfection et de stérilisation. Ils doivent travailler autant physiquement qu’intellectuellement. Ils ont des milliers d’instruments de chirurgie à apprendre, des politiques et procédures, des normes et des instructions de fabricant à suivre et à maîtriser», soutient Chantal Beauchamp, elle-même PRDM détenant plus de 20 ans d’ancienneté qui était présente à Saint-Eustache, samedi. Elle fait des pieds et des mains depuis 2012, auprès du gouvernement du Québec, entre autres, afin de voir son métier être davantage reconnu. En 20 ans, son salaire n’a été majoré que d’à peine 5$ l’heure.
«Les PRDM demandent un changement de titre et une augmentation de salaire; ce qui est jusqu’à ce jour encore refusé par le gouvernement», insiste Mme Beauchamp.
Oubliées par Québec
Les PRDM ont nettement l’impression d’avoir été oubliées par Québec qui ne leur a pas offert la prime de 8% octroyée aux membres du personnel médical de première ligne, en contact avec le coronavirus. Elles n’ont eu droit qu’à la prime de 4% remise à tout le personnel médical.
Les centaines de personnes qui pratiquent ce métier au Québec portent pourtant tout l’attirail de protection nécessaire lorsqu’elles pénètrent dans des zones souillées. Elles doivent aussi déambuler dans l’hôpital pour recueillir les dispositifs médicaux afin de les transporter vers l’unité où l’on procède à leur décontamination et aller les porter dans les différents départements qui les utilisent, telle l’urgence.
«Depuis 2012, rage Chantal Beauchamp, nous avons tenu des comités ad-hoc avec la CSN et fait parvenir des tas de lettres d’appui à Québec, telles des lettres de neurochirurgiens, d’enseignants de faculté de médecine et autres experts, mais rien ne change!»
«Nous en avons assez de tout donner au travail sans reconnaissance salariale», a conclu Chantal Beauchamp.
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