Ces primes, intégrées aux conventions collectives, devaient initialement prendre fin le 30 mars dernier. Toutefois, à la suite de représentations de la CSN auprès du Conseil du trésor, le gouvernement avait accepté de les maintenir jusqu’au 30 septembre et semblait bien décidé, aux dires de Chantal Maillé de la CSN, à ne pas les maintenir au-delà de la fin du mois. Heureusement, il n’en sera rien, les primes ayant été reconduites, mais «le fond du problème demeure», insiste Mme Maillé.
«Plusieurs titres d’emploi du secteur public offrent des conditions de travail inférieures au secteur privé, que ce soit pour le salaire ou pour la qualité de vie au travail», dit-elle avant de préciser que les ouvriers spécialisés du secteur public, tels les psychologues, plombiers, électriciens, préposés à l’entretien, etc., gagnent jusqu’à 32 % de moins que ceux qui travaillent dans le privé et que donc, «ces primes devraient devenir permanentes et être incluses dans le salaire».
«Pour certaines de ces personnes, de dire la présidente de la CSN Laurentides, la perte de revenus pourrait s’élever à 7000 $ par année. Pour d’autres travailleurs, comme les ouvriers visés par la prime, on parle de 10 % de leur revenu, ce qui pourrait aller jusqu’à 5000 $ de moins par année».
Message aux employeurs
Conscient qu’ultimement, c’est le Conseil du trésor qui prendra la décision de rendre les primes permanentes, la CSN poursuit tout de même ses représentations auprès des directions de cégeps afin que celles-ci fassent pression sur le gouvernement.
«Nous avons remis des lettres aux employeurs dans les dernières semaines pour leur dire de faire pression sur le Conseil du trésor, le ministre de l’Enseignement et leurs députés afin que cette partie salariale soit conservée», d’ajouter Chantal Maillé qui n’a pas l’intention de céder sur ce point.
«Le Conseil du trésor doit bien mesurer les conséquences que pourraient avoir ces économies de bout de chandelle sur le dos du personnel. C’est difficile de s’entendre. Beaucoup de monde parle, mais souvent, ce n’est pas ce qui s’est dit la veille !»
Chantal Maillé insiste pour dire que le Québec a besoin des travailleuses et des travailleurs du secteur public et encore plus dans les semaines, voire les mois à venir.
«Nous sommes rendus à obtenir ce que nous valons. Nos gens sont épuisés, à bout de souffle. Il y a de plus en plus de problèmes de santé psychologique au travail. Ultimement, ce sont les services à la population qui en subiront les contrecoups», conclut Chantal Maillé.
Plus d’une centaine de corps d’emplois sont actuellement en négociation dans le secteur public.
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