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Les tribulations sonores du moqueur roux

Le moqueur roux.

Les tribulations sonores du moqueur roux

Publié le 20/04/2015

Virtuose connu pour son habileté à imiter le chant d’autres espèces d’oiseaux, le moqueur roux dispose d’un des plus grands répertoires de la faune ailée en Amérique du Nord.

Le moqueur roux peut lancer plus de 1 000 strophes musicales. Ces strophes sont souvent répétées plusieurs fois et émises en groupes de deux.

Au registre de  ses imitations, il peut reproduire partiellement le chant du cardinal rouge, du pic flamboyant et de plusieurs autres espèces d’oiseaux. De plus, ses cris évoquent des bruits de poulie et autres grincements.

Oiseau élancé rappelant la silhouette et la taille du geai bleu, le moqueur roux porte bien son nom avec sa riche coloration rousse s’étalant sur sa tête, son dos et sa queue. Il arbore des raies foncées sur sa poitrine blanche. Il montre également un bec puissant, des yeux jaunes et une longue queue. Le mâle et la femelle revêtent le même costume alors que le jeune se démarque par la coloration grise de ses yeux.

Notre oiseau moqueur fréquente de manière discrète plusieurs milieux, dont les lisières des boisés, les champs broussailleux et les haies jouxtant des terrains ouverts. Dans les Basses-Laurentides, il est présent dans les habitats qui lui conviennent, entre autres, dans certains secteurs du Parc du Domaine Vert et du Parc régional Bois de Belle-Rivière de Mirabel.

Au Québec, il est confiné à la partie sud, notamment dans les régions de la Beauce, de l’Outaouais et de la Montérégie.

Il fait partie de la famille des mimidés regroupant une trentaine d’espèces qu’on retrouve seulement dans les Amériques. Outre le moqueur roux, le bottin de la faune ailée québécoise comprend le moqueur chat, reconnu pour ses imitations de miaulements, et le moqueur polyglotte, un personnage grisâtre tacheté de blanc sur les ailes qui demeure un oiseau rare sur le territoire.

Un menu varié

Les habitudes alimentaires du moqueur roux varient au fil des saisons. Il consomme des graines trouvées au sol, des insectes, des noix, des baies et des petits fruits. On l’observe souvent au sol en train de fouiller dans les feuilles mortes à l’aide de son bec. À l’occasion, il visite les mangeoires situées près de son lieu de résidence. Il pourra glaner diverses graines et un morceau de suif.

Le  moqueur roux arrive vers la fin d’avril et repart au début de l’automne. Quelques oiseaux peuvent tenter d’hiverner parmi nous, mais la plupart de ces intrépides ne survivent pas à la rigueur sibérienne de notre climat.

Les deux parents participent à la construction du nid, élaboré de brindilles, de lamelles d’écorces et de feuilles mortes. Le nid se trouve au sol ou à une hauteur maximale d’environ deux mètres.

L’union du couple engendre quatre ou cinq œufs, couvés à tour de rôle par la femelle et le mâle. Après l’éclosion, les jeunes restent au nid durant une dizaine de jours.

Durant la saison de nidification, le mâle défend vigoureusement sa progéniture face aux intrus. Il peut alors se percher dans le haut d’un arbre et crier de manière très bruyante pendant plusieurs minutes jusqu’à la disparition du danger.

Ce comportement nous permet d’observer à loisir cet oiseau racé qui, souvent, reste inaperçu dans le voisinage, témoignant ainsi que la faune ailée s’avère un monde rempli de surprises.