Plusieurs propriétaires d’entreprises choisissent de plus en plus de munir leurs véhicules, et ceux qu’ils fournissent à leurs employés, d’une plaque d’immatriculation «F» afin de bénéficier des avantages fiscaux qui en découlent. Ceux-ci ont deux plus de chances qu’un conducteur ordinaire de se faire épingler pour non-respect du code de la route.
Voilà ce qui a notamment été possible d’apprendre, le 3 avril, alors que les représentants du journal participaient à une opération imaginée par Contrôle routier Québec. En marge de celle-ci, les médias, prévenus par courriel, 24 heures plus tôt, étaient invités à monter à bord d‘un autobus en compagnie des contrôleurs routiers de la SAAQ. Le but de cette opération, comme l’a indiqué Marie-Josée Michaud, agente aux relations publiques pour Contrôle routier Québec, étaient d’épingler les conducteurs fautifs.
«Cette opération vise la sécurité routière, particulièrement le non-port de la ceinture de sécurité» , a-t-elle mentionné avant d’ajouter que «l’autobus permet aux agents d’être à la hauteur des camionneurs et par le fait même, de constater des infractions qui sont parfois difficiles à constater d’une voiture de patrouille» .
Mais il n’y a pas que les camionneurs qui intéressent les agents de Contrôle routier Québec. Ces derniers ont juridiction sur tous les véhicules de type commercial, «les véhicules lettrées» (comme on dit dans leur jargon), les véhicules plaqués F ou X les intéressent donc également.
Une chasse aux sorcières
Le matin du 3 avril, un autobus de type «coach» , avec à son bord deux agents observateurs et un agent affecté aux communications, attendait les journalistes dans le stationnement du Boston Pizza de Mirabel. Seuls les représentants du NORD INFO avaient accepté l’invitation acheminée 24 heures plus tôt.
Sur le coup de 10 h 15, l’autobus s’est dirigé vers l’autoroute des Laurentides qu’il a arpentée jusqu’à à Laval, avant de revenir vers le nord jusqu’à Saint-Jérôme, et ce, à quelques reprises, à la recherche de conducteurs de véhicules commerciaux qui ne portaient pas leur ceinture de sécurité ou qui utilisait leur cellulaire au volant.
À un certain moment, un véhicule de promenade est arrivé à la hauteur de l’autobus et on a pu voir clairement le conducteur parler au cellulaire. Ne restait maintenant pour les agents qu’à voir si sa plaque d’immatriculation en était une de promenade ou commerciale… un véhicule de promenade. On ne peut intervenir. On le laisse aller.
Quelques instants plus tard, filant à toute allure dans la voie de gauche, une BMW marron. N’étant visiblement pas encore au courant de cette loi qui date déjà de 11 ans, le conducteur est en grande conversation avec son cellulaire, sans même tenter de se cacher. Heureusement, sa plaque d’immatriculation commence par un «X» . Il s’agit bel et bien d’un véhicule commercial. Quelques secondes plus tard, les gyrophares d’une auto-patrouille de la SAAQ s’allument. Le conducteur de la BMW est arrêté. Il a été «stoulé» par un agent observateur qui l’a vu à travers une vitre teintée.
«Que voulez-vous. C’est comme ça. Il y a deux Altima qui passent devant nous sans faire leur arrêt. Celle plaquée F, nous pouvons l’arrêter, mais nous ne pouvons rien faire pour l’autre. Nous aimerions que ça change !» , de dire Marie-Josée Michaud qui a livré un bilan positif de cette opération.
«En moins de 3 heures d’opération, a-t-elle conclu, Contrôle routier Québec a effectué 14 interceptions. Neuf constats d’infraction pour utilisation du cellulaire, 4 pour le non port de la ceinture de sécurité et 1 pour le corridor de sécurité non respecté ont été remis» .
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cellulaire au volant