L’homme qui s’est présenté devant ses invités lors du lancement de son bouquin à la bibliothèque municipale de Sainte-Thérèse, jeudi dernier, affichait un sourire de soulagement.
C’est que depuis 2017, celui qui avait été élu comme député caquiste de Groulx se démenait avec patience et persévérance pour se détacher d’une réputation détruite par le blâme public.
Fausses accusations
Dans le livre qu’il a écrit en collaboration avec l’auteur Alexandre Dumas, Claude Surprenant livre un témoignage poignant de sa récente – et première – expérience en politique active.
Petit rappel des faits, Julie Nadeau est entrée en poste au bureau de circonscription de Claude Surprenant peu après l’élection de celui-ci, en 2014. S’occupant de la comptabilité du bureau, celle qui s’était fait embaucher sur la foi d’un faux diplôme universitaire en droit et a détourné du compte du député des sommes d’argent totalisant plus de 8000 $… puis est soudainement partie en congé de maladie en présentant une fausse prescription, au moment où le député découvrait l’argent qui manquait.
Pour se venger de son congédiement, Julie Nadeau n’hésitera pas à alerter les médias que le député Surprenant se servait de son budget parlementaire à des fins partisanes, d’où sa mise au banc de la CAQ, raconte M. Surprenant.
Celle-ci a finalement admis sa culpabilité à des accusations de fraude, d’usage de faux et de parjure, à la suite d’une enquête de l’UPAC. Le verdict qui a été rendu le 6 novembre dernier la condamne à 15 mois d’emprisonnement avec sursis, avec une période de probation de trois ans et une amende de 2400 $.
« Une seule personne malveillante peut ruiner une vie, une réputation, une carrière. De fausses allégations peut être utilisées comme preuves si elles ne sont pas vérifiées de façon impartiale, si ce n’est que pour abreuver la bonne conscience de nos hautes instances bien pensantes », affirme le principal auteur en guise d’introduction à son propos.
Manque de rigueur
Encore aujourd’hui, il reproche à l’ancien commissaire à l’éthique son manque de rigueur dans le rapport qu’il a déposé à son encontre.
« Parce que cette institution indépendante (le commissaire à l’éthique du gouvernement) m’a blâmé sur la foi de mensonges et que les députés ont tranché dans un insoutenable tribunal partisan lui-même en contradiction avec le code de déontologie des membres de l’Assemblée nationale, j’ai perdu le privilège de représenter mes concitoyens. Pire encore, je dois régulièrement, même à ce jour, subir l’odieux de perceptions négatives à mon égard », dit-il.
M. Surprenant n’a pourtant pas lâché l’affaire, rapportant les allégations mensongères de son ex-employés dans un document de 30 pages, qu’il a ensuite remis au parti de François Legault, démarche n’ayant mené à rien.
Et la solidarité ?
« Il va falloir que les politiciens aient une colonne vertébrale, qu’ils soient plus solides et que dans une situation comme celle-là, qu’ils démontrent qu’il y a une justice et que cela va au-delà de la partisanerie », insiste-t-il.
En plus de raconter en détails le déroulement de son infortune politique dans son bouquin, il a rappelé d’autres cas d’individus injustement accusés, se permettant du même coup de faire des recommandations pour que «la démocratie soit mieux traitée».
« Malgré les désenchantements que j’ai eus, je crois qu’il y a du bon à tirer de tout cela. Je veux m’assurer qu’aucun des autres élus ne vivent ce que j’ai vécu », dit M. Surprenant, qui estime que c’est l’attitude même des élus qui nuit à la désaffection de la population envers eux.
En ce qui a trait à Mme Nadeau, M. Surprenant estime qu’il a payé un prix largement plus élevé que la sentence imposée à son ancienne employée.
Enfin, Claude Surprenant réclame maintenant réparations pour l’injustice qu’il a subie, soit des excuses publiques et une somme d’argent chiffrée en millions $.
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