Déjà, au lendemain des élections, le téléphone sonnait. Ses proches, inquiets des conséquences de la défaite sur son moral, veulent connaître ses plans maintenant que son agenda est libre.
En visite à Ottawa, la semaine suivant les élections pour fermer son bureau, Linda Lapointe n’a pas hésité à vider son sac au premier ministre Justin Trudeau, puis à sa directrice de cabinet, Katie Telford. Selon elle, «les enjeux francophones québécois» n’ont pas été assez mis de l’avant et promus en campagne électorale, ce qui a causé la perte des libéraux au Québec.
«Je ne me suis pas gênée! Je venais de perdre et j’avais perdu mes filtres! Je leur ai mentionné que je voulais continuer à travailler, que j’avais trop d’énergie pour m’en aller chez nous! J’ai dit au premier ministre qu’il manquait de Québécois francophones autour de lui» .
En décembre, Linda Lapointe était convoquée en entrevue à Ottawa. On lui offre alors le poste d’agente de liaison à Ottawa.
«Je ne suis pas la seule qui ait perdu. C’est vraiment une marque de confiance!» , soutient Linda Lapointe qui a donc réussi à faire sa marque comme whip adjointe, poste qu’elle occupait lorsqu’élue.
«Les collègues m’apprécient. Ils aiment ma couleur, mon côté social, ma bonne humeur. Ils m’ont dit qu’avant moi, ils ne savaient même pas que le poste de whip adjointe existait! J’aime être avec le monde!»
Linda Lapointe sera servie à ce niveau puisque son rôle à titre d’agente de liaison sera notamment de rapporter au premier ministre Justin Trudeau les enjeux soulevés en caucus.
Lendemain d’élections difficile
Linda Lapointe ne le cache pas. La défaite du 21 octobre lui a fait mal. Sa campagne de 40 jours, elle l’avait bien menée selon ses dires, ne ménageant aucun effort pour conserver son poste de députée.
«Le 22 octobre au matin, au lendemain des élections, j’étais chez nous en petite boule!» lance-t-elle à ce sujet avant d’ajouter être demeurée surprise du résultat.
«Je peux vous dire que nous avons travaillé fort! Nous avons fait tout ce qui devait être fait pour l’emporter: le pointage, mettre l’équipe en place, faire sortir le vote, etc. Même le premier ministre m’a dit la semaine dernière que, dans mon cas, il ne l’avait pas vu venir!»
Lorsque les résultats préliminaires ont commencé à être publiés, au courant de la soirée, Linda Lapointe et Luc Désilets sont longtemps demeurés au coude à coude, l’un laissant la tête à l’autre, et vice versa, jusqu’à ce que vers 22 heures, il soit clair que le candidat du Bloc l’emportait.
«Je n’ai pas gagné. Ça arrive. Ce sont des élections. Si tu veux gagner, il faut que tu te présentes et il se peut que ça ne fonctionne pas. Je suis déçue parce que j’aimais beaucoup ce que je faisais, autant dans la circonscription qu’en Chambre!»
Même si elle n’est plus députée de Rivière-des-Mille-Îles, Linda Lapointe continuera de sillonner son comté pour aller à la rencontre de «son monde» comme elle appelle les acteurs de la communauté.
L’investiture libérale dans la circonscription de Rivière-de-Mille-Îles aura lieu prochainement. Il ne serait pas surprenant de voir Linda Lapointe être à nouveau candidate. Et bien que les élections soient prévues en 2023, sachez qu’en moyenne (pour les 11 derniers gouvernements minoritaires) il ne s’écoule que 256 jours avant le déclenchement des élections.
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