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Logement et itinérance : Denis Trudel « prend le pouls »

Photo Alycia Gauthier / Louise Chabot, Denis Trudel et Luc Desilets, députés du Bloc Québécois.

Logement et itinérance : Denis Trudel « prend le pouls »

Publié le 08/09/2023

Ce sont les voix d’une quinzaine d’organisations spécialisées en logement et en itinérance qui ont été entendues par le Bloc Québécois, le 31 août dernier, à Boisbriand. À l’ordre du jour : l’exposé des besoins et des attentes, mais aussi la présentation de certaines initiatives locales prometteuses.

S’enquérant du manque d’habitations qui sévit dans les Basses-Laurentides comme partout au Québec, Denis Trudel, député de Longueuil—Saint-Hubert et porte-parole en matière de solidarité sociale, s’arrêtait brièvement dans la région pour rejoindre ses collègues Louise Chabot et Luc Desilets, respectivement députés de Thérèse-De Blainville et de Rivière-des-Mille-Îles. Bien que Jean-Denis Garon, député de Mirabel, n’ait pas pu être de la partie, les organismes de sa circonscription en avait tout autant à raconter au porte-parole.

« Mon but, c’est d’essayer de sentir le pouls du terrain sur la crise du logement qu’on vit en ce moment, d’avoir un portrait global mais aussi d’entendre les gens, explique Denis Trudel. Il y a les statistiques, il y a les chiffres, mais les chiffres, ce n’est pas tout. »

Faire face à la crise

Les organismes en logements sociaux, qui œuvrent là où se trace la ligne mince entre l’hébergement et la rue, ont de plus en plus de difficulté à gérer la situation. Colocataires qui s’entassent dans des appartements trop petits, salariés qui finissent par dormir dans leur véhicule, faute de gagner suffisamment pour assurer l’augmentation des loyers : la « crise humanitaire » décriée par le Bloc Québécois est aberrante au sein d’un pays développé.

« On en connait tous, affirme tristement Danielle Bilodeau, représentante d’Habitation Rive Gauche, un organisme de développement de logements économiques. Les gens viennent nous voir parce qu’ils ont été évincés, soit parce que [les propriétaires] vont rénover ou parce que le loyer a tellement augmenté qu’ils ne sont plus capables de l’affronter. »

 Au cours de sa tournée, Denis Trudel consigne les témoignages dans un rapport qu’il présentera au ministère du Logement. Il espère ainsi que le gouvernement fédéral se coordonnera avec le provincial et se mettra à « signer des chèques » plutôt qu’à dédoubler des programmes dont il ne maitrise pas la réelle portée sur le terrain.

« L’expertise est dans le milieu, elle n’est pas à Ottawa, soutient Louise Chabot. Les villes, les municipalités et les groupes connaissent les besoins. » 

« Les gens qui sont ici, ils vont la régler, la crise du logement », lance Denis Trudel en renvoyant aux organismes présents jeudi dernier. « Ils ont le cœur sur la main et ils ont toutes les solutions, il faut juste leur donner les moyens. »

Photo Alycia Gauthier / Danielle Bilodeau et son collègue, représentants d’Habitation Rive Gauche.

Des projets qui lèvent

Pour Habitation Rive Gauche, la rencontre représentait l’occasion de mettre les acteurs locaux au fait des dernières précisions concernant son intention de déployer 100 nouveaux logements économiques, en collaboration avec la Ville de Blainville et le gouvernement du Québec. Ce projet, dont le coût flirte avec les 34 M$, se composera majoritairement de trois et demi, mais aussi de six et demi et de logis adaptés pour des mères à besoins particuliers, notamment grâce à l’aide du programme AccèsLogis, qui financera 15 de ses domiciles afin qu’ils demeurent abordables. Cela dit, jusqu’à présent, les 85 autres devraient être offerts au prix médian du marché, qui avoisine les 900$. Selon Danielle Bilodeau, ce montant est trop haut pour qu’une personne sur l’aide sociale ne puisse se le permettre et accapare la plus grande part du revenu d’un travailleur au salaire minimum.

« La porte coûte de plus en plus chère, mais les subventions qui sont offertes n’y répondent pas, se désole-t-elle. On a toujours un manque à gagner. »

Selon la Société d’habitation du Québec, AccèsLogis et Logement abordable Québec avaient livré un total de 1104 logements dans l’ensemble des Laurentides depuis leur création, au tournant des années 2000. Ce n’est toutefois rien pour pallier au déficit actuel de plus de 3000 habitations dans la MRC de Thérèse-De Blainville seulement, selon l’estimation du Bloc Québécois.

Poursuivant sa tournée, Denis Trudel devait par la suite se rendre au Lac Saint-Jean.