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Manifestation festive des paramédics du SPLL

Photo Christophe Godon –

Des paramédics des Laurentides se sont rassemblés devant les bureaux des Services préhospitaliers Laurentides-Lanaudière à Saint-Janvier, le 23 octobre, pour dénoncer les mesures disciplinaires imposées à leurs collègues et réclamer le respect de leur convention collective.

Manifestation festive des paramédics du SPLL

Publié le 30/10/2025

Le 23 octobre, des travailleuses et travailleurs des Laurentides, de Lanaudière et de Québec, ainsi que des paramédics d’un peu partout dans la province sont venus appuyer les 250 paramédics des Services préhospitaliers Laurentides-Lanaudière (SPLL) qui subissent des représailles de leur employeur pour avoir exprimé leur exaspération devant la lenteur des progrès à la table de négociation en lien avec le renouvellement des conventions collectives.

Au printemps, pour souligner le deuxième anniversaire sans convention, le président du Syndicat des paramédics des Laurentides-Lanaudière (SPLL-CSN), Danny Leggo-Beaudoin, raconte « qu’une cinquantaine d’employés de SPLL ont chanté ensemble dans les bureaux [de la rue du Parc dans le secteur Saint-Janvier] ». Habituellement, chanter « Joyeux anniversaire » est une activité festive et agréable. Même si le groupe se force pour chanter mal, comme dans ma belle-famille lors des célébrations, l’intention reste généralement amusante.

Suite à cette action pacifique, les employés ont reçu des avis disciplinaires. Une nouvelle employée s’est même vu prolonger sa période de probation pour avoir participé à cette intervention.

À une autre occasion, lors de moyen de pression devant l’hôpital de Saint-Jérôme, la directrice générale aurait même traversé la ligne de piquetage pour demander à un paramédic stationné un peu plus loin et à l’écoute de sa radio de quitter les lieux.

Les citrouilles de la discorde

Avec le thème « Les relations de travail au SPLL, ça fait peur », les manifestants se sont présentés devant les bureaux de leur employeur et ont déposé des bottes de foin, des citrouilles, des drapeaux, des pancartes et ils ont allumé des fumigènes et des fusées de signalisation. Ils étaient munis de clochettes, de klaxons et de crécelles, ils faisaient beaucoup de bruit. M. Leggo-Beaudoin est entré à l’intérieur pour réitérer ses demandes. « La direction n’était pas là, j’ai discuté avec la directrice des ressources humaines. Ce n’est pas avec elle qu’on a un problème, elle n’est que la messagère. La direction a voulu se cacher », a-t-il partagé au micro.

Photo Christophe Godon

Sur place, le président de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN), Réjean Leclerc a rappelé que « les employeurs créent une pression sur les employés à cause de la pénurie de personnel. Les gens en viennent à réagir. Il y a toutes sortes de droits prévus dans la convention que l’employeur décide de ne pas respecter. » Il mentionnait entre autres les refus de congés pour les jours fériés. « Ça a beaucoup changé dans la région ces dernières années avec l’étalement urbain. Les ressources n’ont pas suivi et plutôt que de mettre de la pression sur Québec, l’employeur choisit de mettre la pression sur les travailleurs pour faire des économies, mais ça mine le climat de travail et on en est là aujourd’hui ».

La présidente du Conseil central des Laurentides-CSN, Chantal Maillé, déclare : « Ça fait longtemps que j’ai vu ça. Quand les employés se mobilisent pour les négociations nationales, l’employeur s’invite, prend des vidéos, menace des paramédics dans leur ambulance. Ça devrait être l’inverse. L’employeur devrait parler au gouvernement pour lui dire que ça a assez duré ».

Un recul sur la table

Rappelons que dans les négociations actuelles, le gouvernement souhaiterait imposer un recul de salaire de 4 $ alors qu’il existe déjà un problème de rétention des employés. « Avec SPLL, depuis 10 ans, ça a toujours été difficile. Au lieu d’aller chanter devant un bureau de député vide, on est venu ici et ils n’ont pas aimé ça. Des mesures disciplinaires, des suspensions, des avis écrits pour plus de 25 % des employés, ça a créé une ambiance vraiment désagréable », déplore M. Leggo-Beaudoin.

Plusieurs groupes étaient présents sur les lieux de la manifestation pour appuyer le syndicat SPLL-CSN : Fédération de la santé et des services sociaux, syndicat des établissements privés conventionnés des Laurentides — section Le Boisé, syndicats des enseignants et enseignantes du collège Lionel-Groulx, syndicat des employés de magasins et de bureaux de la Société des alcools du Québec, syndicat des travailleurs et travailleuses de la Ville de Mirabel, syndicat des employés municipaux de Mirabel, syndicat des travailleurs et travailleuses de Safran, syndicat travailleurs et travailleuses de santé et des services sociaux des Laurentides, syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSS de Lanaudière, syndicat des travailleuses et travailleurs de la librairie Renaud-Bray de Québec, l’association des travailleurs du préhospitalier de Québec, syndicat préhospitalier de Montréal Urgence-Santé, syndicat des paramédics et du préhospitalier de la Montérégie et la coopérative des ambulanciers de la Mauricie.