Le Térésien n’en était pas sa première expédition. En 2019-2020, il avait entamé un tour du monde avec l’objectif de parcourir l’Europe et l’Asie. Une liste de 25 pays à découvrir en neuf mois après réception de sa moto, transportée par Air Canada.
Après avoir atterri en France et réceptionné sa moto, il s’est dirigé vers la Turquie, la Suisse, l’Italie puis les pays de l’Europe de l’Est pour ensuite prendre la direction de l’Asie, y faisant transporter son véhicule motorisé par avion encore une fois.
Il traversait la Malaisie, en mars 2020, lorsque la Covid-19 s’est invitée au périple. M. Leduc dit avoir eu de la chance puisqu’il a pu embarquer sur l’un des derniers vols pour le Canada. Autour de lui, tout fermait : hôtels, gites, restaurants. Tout.
Visite chez l’Oncle SAM
Malgré ce retour contrarié, Marc Leduc a tellement apprécié ce périple en solitaire qu’il n’avait eu qu’une envie : repartir. C’est ainsi qu’il a enfourché sa moto à nouveau l’an dernier pour parcourir une quinzaine d’états américains.
« J’avais un itinéraire chargé de tout ce que je voulais faire. En 50 jours, dont une partie sur la Route 66, j’ai fait le Michigan, le Wisconsin, le Dakota du Sud, Colorado, l’Utah, le Nevada, la Californie, l’Arizona, le Nouveau-Mexique, le Texas, l’Oklahoma, l’Arkansas, le Tennesse, la Virginie et New York », glisse l’actif sexagénaire, au bout du téléphone alors qu’il séjourne en Colombie-Britannique.
« Il faut quand même être en forme pour faire ça », prévient-il, tout de même fier de son long parcours, dont il est revenu un peu épuisé.
Mais il en fallait plus pour dissuader l’homme qui s’était lancé sur les pistes de marche de l’Himalaya et d’une partie du Mont Everest quelque 20 années auparavant.
En route vers l’Océan Arctique
Or, le troisième périple de l’aventurier Leduc ne s’est pas déroulé aussi facilement qu’il l’entrevoyait. Le Térésien s’était donné comme objectif d’atteindre cette fois l’Océan Arctique en partant de son domicile. Il envisageait de se rendre notamment aux Territoires du Nord-Ouest, qui font partie de la zone arctique.
Le principal défi de ce périple est de s’y rendre, indique le voyageur nomade qui aime bien dormir sous la tente. Ce périple en moto m’a demandé beaucoup de préparation car je fais du moto camping : je m’arrête à certains endroits pour camper et j’ai tout sur ma moto », assure le térésien voyageur.
Cette fois, il a délaissé les routes montagneuses pour prendre un chemin plus sûr aux guidons d’une moto. Il envisageait de passer par la route de l’Alaska ou par le Dempsters Highway, Mais ces deux trajets lui ont semblé risqués, surtout que les intempéries se sont mises de la partie en chemin.
S’adapter aux imprévus
Deux routes difficiles, deux trajets risqués, un challenge qu’il n’avait pas envie de s’imposer, surtout que les intempéries se sont mises de la partie. « Ce n’est pas un débutant qui peut faire ça, il faut de l’expérience, une habilité en moto et être bien équipé. Une leçon retenue de ses premiers périples.
Pour son périple, l’aventurier voyageur s’est donc procuré une Honda Africatwin (un modèle sport ayant un réservoir à essence plus grand et réputé pour rouler hors route, sur les chemins de terre et de gravier ainsi qu’en zone mal desservie en station à essence.
« J’ai dû changer mon programme, qui était d’aller vers l’océan Arctique par la Transcanadian Adventure Trail, qui peut se faire à pied, en vélo ou en canot, donc hors route. Mais il pleuvait tellement que j’ai dû changer mon plan. Donc jusqu’à Edmonton, je n’ai pas fait de sentier hors route, car les sentiers débordaient. Et pas de camping. »
Puis il y avait les feux. Beaucoup de feux, donc des routes fermées qui l’ont forcé à dévier du parcours prévu. « J’ai roulé, roulé, roulé car il pleuvait, aussi j’avançais. J’ai traversé le Canada vite. Je n’étais pas supposé faire ça aussi vite.
Il a donc atteint l’océan Arctique le 11 juillet. Et il se souviendra longtemps de Tuktoyaktuk, le premier village des Territoires du Nord-Ouest peuplé de quelque 3000 habitants et qui est bien apprécié des moustiques. « Tuktoyaktuk, c’est le point le plus au nord que j’ai trouvé. Peu de gens y sont allés. Y’a des maringouins aussi gros que de petits oiseaux. Y’a des mouches à chevreuil qui piquent. Je me suis fait mordre par ces mouches », rapporte-t-il, encore impressionné.
Marc Leduc sera de retour sous peu. Il est fier d’avoir accompli ce périple, où il a pu voir de près des paysages à couper le souffle, des grizzlys, des troupeaux de bisons, des ours noirs.
Où ira-t-il ensuite? La destination reste à définir, mais il repartira assurément.
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