C’est avec fierté et émotion que l’ex-député de Rivière-des-Mille-Îles, Luc Desilets a pris part, le 26 août dernier, à l’inauguration du Word Press Photo, qui consacre une partie de sa célèbre exposition à son père, Antoine Desilets.
L’événement annuel expose des photographies de grand format saisissant des moments marquants de l’histoire du Québec en plus d’une série de portraits de femmes s’étant illustrées dans la Belle Province choisies par l’autrice Kim Lévesque-Lizotte, qui s’en est vue confier la sélection.
D’autres œuvres du photographe Desilets sont également installées à l’extérieur, sur la rue de la Commune, dans le Vieux-Montréal.
Artiste dans l’âme
Luc Desilets était fort heureux d’apprendre que son paternel serait dans les honneurs et s’en est exprimé avec une verve poétique devant une assemblée d’invités. Pour lui, il ne fait aucun doute que son père est le plus grand passionné qu’il a connu, a-t-il dit. Un génie à ses yeux.
« Un génie modeste, discret, presque timide devant sa propre notoriété. Il aurait pu se perdre sous les projecteurs de la reconnaissance internationale, mais il a choisi de vivre sa passion avec simplicité, intégrité et humanité », a souligné l’ex-député.
Ce dernier s’en dit d’autant plus admiratif qu’il a toujours vu son père travailler sans artifice. « Mon père n’avait pas besoin de mise en scène. Il trouvait, dans une rue de quartier, dans un regard d’enfant, dans une main ridée, la poésie brute de la vie. Il savait voir dans le banal. L’extraordinaire dans le quotidien, le vrai dans le flou. »
Antoine Desilets a rendu l’âme en 2019. Pourquoi a-t-on attendu 2025 pour lui rendre cet hommage ? Luc Desilets ne sait pas trop. Peut-être simplement pour prendre le temps de choisir la bonne thématique pour mettre en valeur et avec justesse cet artiste de l’image incontournable.

Antoine en trois temps
On propose ainsi Antoine en trois temps, indique son fils, soit quelques œuvres sélectionnées pour l’exposition intérieure, à lesquelles s’ajoute une série de photographies de femmes connues mais présentant leur portrait toute jeune et bien avant leur notoriété. On y découvre des clichés moins connus du grand public, certains n’ayant jamais été publiés, dont une certaine Diane Dufresne sortant de l’adolescence.
Tout juste à côté, sur la rue de la Commune, les passants pourront découvrir d’autres pans de l’histoire du Québec en parcourant les 15 photographies de grand format, qui y sont exposés pour une durée de dix mois.
Luc Desilets rappelle que son père a été le premier récipiendaire comme photographe de presse, le photojournalisme étant spécialisation guère répandue à l’époque. Le premier vrai photographe de presse francophone au Québec, mentionnait d’ailleurs La Presse, en rapportant son décès, en 2019. « On dit tout le temps que c’est le père de la photographie de presse (au Québec) », renchérit le fils Désilets, qui était juge pour l’ensemble des sept prix et le prix final pour l’édition du Word Press Photo 2025.
Photographe incontournable
« On est dans un monde d’image, les images font partie de notre quotidien et là, on a la chance de voir les plus belles images. Antoine Desilets sera toujours un incontournable, car il a eu la chance d’être dans le décor à une période effervescente du Québec. »
« Mon père, c’était plus qu’un photographe. C’était un homme qui voyait la vie à travers un objectif que lui seul possédait. Là où d’autres passaient sans voir, lui s’arrêtait, attendait la lumière, le moment…Il appuyait sur son déclencheur comme on souffle sur une vérité », assure l’ex-député, rappelant que son père a été le premier photographe québécois à recevoir un prix pour son travail en 1967.
« Comme fils, j’ai grandi dans l’ombre bienveillante de cet homme-là, dans le silence de ses images, dans la force tranquille de sa vision du monde {….} Après toutes ces années, je continue de découvrir son talent et oui, son génie. Il m’a appris à regarder autrement. Pas seulement à travers une lentille – avec le cœur. »
Au fait, quelles sont les clichés les plus marquants de l’œuvre photographique de son père ? Selon Luc Desilets, il va sans dire que ceux illustrant René Lévesque demeurent parmi les plus importants, notamment la photo du célèbre politicien accroupie devant le barrage Carillon et celle où on le voit pointer au loin avec son fils collé contre lui. Et la photo étant la plus demandée pour ses droits d’auteur et ayant jadis été publiée dans le défunt journal Le Jour : celle prise sur l’Île d’Orléans avec Gilles Vigneault, Félix Leclerc et Yvon Deschamps.
Luc Desilets, l’écrivain
Et comme la pomme ne tombe jamais loin du pommier, Luc Desilets se consacre depuis quelques temps à l’écriture de deux bouquins relatant des étapes marquantes du Québec.
À l’occasion du 50e anniversaire de l’arrivée du Parti Québécois en 2026, l’ex-député bloquiste s’est entretenu avec des personnalités ayant côtoyé René Lévesque, dont Pauline Marois, et en relate les moments les plus percutants sous forme de textes.
Puis il lancera l’an prochain, un livre soulignant le 50e anniversaire des Jeux Olympiques de Montréal, lesquels rappelons-le se sont tenus à l’été 1976.
Mais revenons à l’exposition Word Press Photo. Pourquoi l’édition 2025 est-elle incontournable? Eh bien selon Luc Desilets, tout simplement mais surtout parce qu’Antoine Desilets, c’est l’histoire du Québec en images.
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