Les syndiqués CSN estiment même que des supermarchés se retrouvent avec des étagères dégarnies en raison de ce conflit de travail.
« Vous irez voir chez IGA dans le département des viandes marinées, c’est vide de stocks », lance un employé sous le couvert de l’anonymat.
La direction ne nie pas que la grève fait mal. « Dès le jour un, notre production a été affectée. On estime la baisse de production de l’ordre de 40% », reconnaît le président Marc Montour.
Toutefois, ce dernier assure avoir bien fournis les gros clients tout en admettant du même souffle que les « petits clients ont écopé ».
Au départ, la production était assurée par les cadres et les employés de laboratoires, qui n’appartiennent pas au même syndicat.
« Nous les avons avisés de faire le bon choix. Depuis, seuls les cadres sont au boulot », mentionne un autre gréviste, refusant également de s’identifier par peur de représailles.
« L’enquêteur a déterminé que les 4 personnes de laboratoires qui avaient volontairement accepté de nous aider étaient en quelque sorte des scabs. Nous n’avons pas insisté acceptant de les retirer sur le champ », précise M. Montour.
L’employeur a consenti à la demande des employés au niveau salarial en accordant une augmentation de 4%, alors que la proposition initiale était de 2,5%.
Le nerf de la guerre est l’indice des prix à la consommation (IPC). L’employeur souhaite stopper l’IPC à 4%, les employés refusent catégoriquement.
Notons que Statistiques Canada a établi l’IPC à 8,1% en juin 2022. Le taux d’inflation à la consommation a continué d’augmenter pour atteindre 8,1% d’une année à l’autre en juin, après avoir enregistré une hausse de 7,7% en mai. Il s’agit de la plus forte progression annuelle observée depuis janvier 1983.
Les travailleurs, pancartes à la main, sont sur le terrain et retardent les camionneurs venus chercher de la marchandise de 7 à 18h, à raison d’un groupe le matin et d’un second en après-midi. Ils sont sans convention collective depuis mars 2022.
Les représentants syndicales disent être prêts à négocier, le jour, le soir et la fin de semaine au besoin. Ils organiseront une épluchette de blé d’inde ce vendredi, question de réunir tous les manifestants, au nombre de 40, au même endroit, au même moment.
Lundi, (hier) la direction a confirmé au Nord Info avoir demandé au conciliateur de réunir cette semaine les deux parties car « nous voulons trouver un règlement pour mettre fin au litige », mentionne Marc Montour.
Pour comprendre le manque à gagner que peut représenter un IPC fermé, sachez qu’un mélangeur chez Montour gagne 23$ l’heure à son arrivée et touchera un salaire de 28$ l’heure après 30 mois, le montant plafond. Pour un électro-mécanicien, le taux horaire est de 25$ à sa première journée et de 30$ en haut de la fourchette salariale. Quant aux personnes responsables de l’entretien, c’est 21$ à l’embauche pour un maximum de 26$ après deux ans et six mois.
L’entreprise Montour, qui produit de jour, de soir et de nuit, des épices pour d’importantes bannières de l’alimentation ou de plus petits détaillants, emploie une soixantaine de personnes.
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