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Nos restaurateurs épuisés après une troisième fermeture des salles à manger

Nos restaurateurs épuisés après une troisième fermeture des salles à manger

Publié le 19/01/2022

L’année 2021 s’est durement terminée pour l’industrie de la restauration au Québec qui a dû faire face, encore une fois, à la fermeture des salles à manger. Quelques semaines plus tard, des restaurateurs de la région témoignent leur mécontentement et leur impuissance face à leur situation.

Rappelons que le gouvernement Legault annonçait, le jeudi 30 décembre dernier, de nouvelles restrictions liées au variant Omicron. En plus du retour du couvre-feu, la fermeture des salles à manger était imposée pour une troisième fois depuis le début de la pandémie. Cette annonce était un coup particulièrement dur pour les restaurateurs à qui on privait d’un des moments de l’année des plus rentables. De plus, ces derniers ont eu le choc d’en avoir été avisé dans un bref délai de 24 heures.

Une annonce surprenante

Pour Simon Farsa, copropriétaire du Resto Farsa et de la Cabane à sucre Farsa, à Sainte-Marthe-sur-le-Lac et Saint-Eustache, cette annonce a eu l’effet d’un véritable choc. « Ça fait mal. Je ne m’attendais vraiment pas à ça. Je croyais même qu’après les Fêtes les mesures sanitaires allaient s’alléger », mentionne-t-il.

Selon M. Farsa, ce sont les restaurateurs qui payent injustement le prix de ceux qui ne suivent pas convenablement les mesures sanitaires. « Franchement, il y a beaucoup de monde qui ne respectent pas les consignes et les autres subissent les conséquences. C’est fou, nous respectons toutes les consignes et on subit parce que d’autres ne le font pas », déplore-t-il.

« Peut-être que c’était la bonne décision à prendre, mais ça ne fait pas notre affaire », avance M. Farsa qui ne cherche pas à s’opposer au gouvernement. Cependant, il se questionne sur la nécessité de la fermeture des salles à manger. « Je pense qu’il faut être plus ferme avec ceux qui ne respectent pas les mesures sanitaires et laisser les autres vivre », soulève M. Farsa.

Essayer de garder tête hors de l’eau

Pour George Kokkolis, propriétaire du restaurant le Château d’or, à Boisbriand, malgré ses efforts pour trouver des alternatives, la fermeture des salles à manger le met dans une impasse : « À la minute que l’annonce a été faite, j’ai envoyé 19 000 menus par la poste, mais je n’ai eu presque aucun retour. »

Si M. Kokkolis passera au travers malgré la situation actuelle, c’est selon lui parce qu’il est propriétaire du bâtiment de son restaurant. Toutefois, il craint pour l’avenir des restaurateurs qui doivent verser un loyer chaque mois pour un local inutilisé.

« Moi, je vais survivre parce que je n’ai pas de loyer à payer. Mais je ne peux pas imaginer ce que vivent les autres restaurateurs qui sont locataires et qui doivent payer des milliers de dollars pendant ce temps. En plus, avant ils avaient la PCU avant, mais ça ne semble plus être cas aujourd’hui », de confier le restaurateur.

Laissés à eux-mêmes

Même si les ministres Pierre Fitzgibbon et Lucie Lecours ont annoncé une aide financière consacrée aux restaurants, M. Farsa confirme qu’elle n’est aucunement à la hauteur des conséquences que son entreprise subit.  « Ce n’est vraiment pas suffisant, c’est très minime. On fait notre argent en faisant des réceptions, pas en attendant l’aide du gouvernement », regrette-t-il.

Pareillement, M. Kokkolis confirme le support déficient qu’ils reçoivent de la part du gouvernement. « On ne nous aide pas. Ça me fait aucun sens! Si on voulait vraiment nous aider, alors qu’on nous donne l’équivalent exact de nos pertes! Il est là le problème. », s’indigne-t-il.