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Odyscène a besoin d’oxygène…financier

Odyscène a besoin d’oxygène…financier

Publié le 17/01/2024

Bon nombre d’artisans et de diffuseurs de l’industrie culturelle québécoise se relèvent difficilement de l’arrêt pandémique suivi d’un cycle inflationniste qui perdure. C’est le cas d’Odyscène, diffuseur régional au mandat pluridisciplinaire qui souffre actuellement d’un sous-financement de la part du Conseil des arts du Québec.

Odyscène qui déploie son offre de spectacles au Théâtre Lionel-Groulx et au BMO, deux salles bien connues des citoyens, rejoint l’appel de RIDEAU, qui réclamait dernièrement au ministre des Finances Éric Girard une somme de 7,7 millions de dollars supplémentaire pour supporter les diffuseurs pluridisciplinaires. 

Chantal Lamoureux, directrice générale et artistique d’Odyscène, réclame pour sa part un soutien financier gouvernemental rehaussé d’au moins 6 % afin de permettre à l’organisme qu’elle dirige de poursuivre sa mission de diffuseur culturel.

Inflation maudite !

Actuellement, le budget d’Odyscène repose à 80 % sur la vente de billets de spectacles. Le CALQ contribue à peine à 2 % du budget de fonctionnement nécessaire aux opérations, selon ce qu’en dit Mme Lamoureux.

« Tout a explosé, comme coûts et nos besoins ont augmenté. La clientèle a changé : les gens achètent leurs billets beaucoup à la dernière minute, de sorte que nous n’avons plus de prévisibilité et ça met énormément de pression sur la chaine. Maintenir notre rôle dans les écoles et nos activités autour de la médiation culturelle – rencontres préparatoires avec les enfants avant les spectacles – demande du travail et des ressources », explique Mme Lamoureux.

La reprise culturelle post pandémique se révèle d’autant plus difficile en raison de l’inflation qui affecte le portefeuille des consommateurs québécois. Dans un tel contexte, les gens portent leur choix de spectacles sur des valeurs sûres, des artistes plus connus, ce qui désavantage les artistes émergents, fait remarquer la DG d’Odyscène.

« Et le prix de nos billets n’a pas augmenté tant que ça et n’a pas suivi l’inflation, ajoute-t-elle.  C’est sûr qu’en région, on garde le coût des billets très abordable. »

Contribution économique

Le diffuseur pluridisciplinaire se targue pourtant de jouer un rôle important dans l’économie régionale avec son offre oscillant autour de 300 spectacles présentés annuellement. 

Puis chaque billet vendu pour l’une des représentations d’Odyscène associe une dépense de 71 $ dans l’économie régionale, révèle une étude de marché effectuée pour les années 2022-2023.

« En 2022-2023, on a vendu 111 000 billets. C’est donc, 7,8 M $ que l’on a généré dans l’économie régionale », spécifie Mme Lamoureux. 

Vitalisation culturelle 

Pour RIDEAU, une association qui regroupe 170 diffuseurs à travers le Québec, le rôle des diffuseurs pluridisciplinaires – comme Odyscène – pourtant moins subventionnés, contribuent de façon indéniable à la culture en région. 

« Les diffuseurs pluridisciplinaires en arts de la scène proposent, au Québec, une variété de spectacles allant de l’humour, à la danse, en passant par la chanson, le théâtre ou encore la musique de concert. Ils revêtent une importance cruciale pour nos communautés, non seulement en raison des retombées culturelles, sociales et économiques qu’ils génèrent, mais aussi pour la chaine culturelle québécoise qu’ils contribuent à vitaliser. Or, ce sont des salles de spectacle historiquement peu subventionnées par Québec, mais qui ont besoin, aujourd’hui, d’être mieux soutenues afin de poursuivre leur mandat diversifié », laissait savoir RIDEAU dans un communiqué de presse diffusé récemment. 

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