Il fallait voir le regard des jeunes s’illuminer, et celui des enseignants aussi, lorsque Mme Pimparé, porte-parole de l’évènement lancé cette année sous le thème «Les classes et les écoles spécialisées : une autre façon d’assurer l’égalité», apparaissait dans le cadre de porte de leur classe.
Ce fut notamment le cas dans le local de Mme Valérie où les élèves, des adultes pour la plupart, avait préparé des biscuits et un mini-spectacle pour leur idole. Évidemment, c’est une chanson tirée de l’une des nombreuses émissions de Passe-Partout que l’on avait préparée à son intention. Dès les premières notes, entonnées avec justesse, on se rend vite compte que ce n’est pas parce que ces élèves vivent avec un handicap qu’ils ne connaissent pas leurs classiques!
«Médérick connaît par coeur toutes les chansons ainsi que toutes les répliques de toutes les émissions comprises dans le coffret de Passe-Partout. Il sait même où il doit prendre des pauses pour respirer», a d’ailleurs indiqué son enseignante pendant que Claire Pimparé prenait le temps de s’adresser à chacun des élèves comme s’il était seul son unique interlocuteur, avant de les serrer dans ses bras et de passer à une autre classe.
Habituée de côtoyer des enfants «différents»
«Ne vous inquiétez pas pour moi. J’ai l’habitude avec les enfants!», lançait Claire Pimparé, quelques minutes seulement avant d’entreprendre la visite de l’école des Érables, guidée par sa directrice, Sophie Lessard.
Grand-mère d’une petite fille de 7 ans qui fréquente une école pour déficients intellectuels, Mme Pimparé connaît bien les difficultés rencontrées par ces élèves sur une base quotidienne. Elle est consciente également du rôle important que jouent, auprès d’eux, leurs différents intervenants.
«Puisque je porte leur parole, a ajouté Claire Pimparé, j’aime prendre le temps de rencontrer les enseignants, de parler avec eux et surtout de souligner le travail phénoménal qu’ils font. Souvent, ils ne voient pas l’impact que leur travail peut avoir sur les enfants et c’est important de leur mentionner.»
École des Érables
Depuis 2008 que l’école des Érables accueille les élèves des Laurentides vivant avec une déficience intellectuelle moyenne à sévère ou profonde. À l’école des Érables, on compte 85 membres du personnel pour 95 élèves, «des champions», comme les appelle la directrice. Ceux-ci, âgés entre 5 et 21 ans, ne parlent pas, pour la plupart, et résident sur le territoire de cinq commissions scolaires différentes, dont la Commission scolaire de la Seigneurie des Mille-Îles.
«Nous avons du beau monde qui travaille ici, des gens dévoués qui permettent à nos élèves de faire de beaux progrès. Même les mini-progrès créent chez nous de grands bonheurs!», de dire Sophie Lessard.
Pour lever le voile sur les écoles spécialisées telles l’école des Érables, Claire Pimparé a réalisé une tournée de trois jours dans les écoles du Québec où elle est allée à la rencontre d’élèves vivant avec un handicap ou d’importantes difficultés d’apprentissage et d’adaptation.
Quant à la FAE, instance syndicale qui regroupe huit syndicats dont le Syndicat des enseignants des Basses-Laurentides (SEBL), l’objectif qu’elle s’est fixée en marge de la Semaine pour l’école publique 2016, est de prôner la nécessité d’augmenter le nombre de classes spécialisées au Québec.