«Nous venons d’atteindre une étape de non-retour, a-t-il affirmé. Revenir en arrière, à cette étape, entraînerait des conséquences légales et financières importantes», répondait-il à un collègue qui lui demandait quelles garanties comportaient véritablement cette annonce. «Mais la vraie raison, c’est que nous sommes déterminés et que nous sommes convaincus d’avoir trouvé la bonne solution», de renchérir le chef du gouvernement québécois, qui n’a pas manqué de rappeler qu’il avait habité Vimont, entre 1984 et 1992, et qu’il avait été à même de constater qu’une problématique de congestion routière s’installait progressivement dans le secteur. On connaît la suite, ce coin de région, particulièrement à la hauteur de Bois-des-Filion, connaît des problèmes sérieux d’engorgement routier depuis plusieurs années, alors que pas moins de 56 000 véhicules empruntent quotidiennement la route 335, entre Bois-des-Filion et Laval.
Les détails du projet
Auparavant, le Premier ministre avait pris le temps de dévoiler les détails d’un projet prévoyant la construction (tant vers le nord qu’en direction sud) d’une chaussée à trois voies, avec voie réservée aux autobus, aux véhicules électriques et au covoiturage; de quatre nouveaux échangeurs et le réaménagement d’un échangeur existant; et d’un nouveau pont à l’est du pont Athanase-David.
Le projet prévoit également l’aménagement d’un stationnement incitatif et d’un terminus (à la hauteur de la 640) de même que d’écrans antibruit, tout comme le prolongement et le réaménagement de la piste polyvalente.
Concrètement, la zone d’intervention couvre une distance de huit kilomètres, entre le boulevard Saint-Martin Est, à Laval, et le boulevard Industriel à Bois-des-Filion. Des travaux d’arpentage ont été effectués tout récemment et l’on se prépare à réaliser les relevés géothechniques et la caractérisation des sols requis. Un appel d’offres sera bientôt lancé pour la réalisation des plans et devis. Les travaux préparatoires se poursuivront jusqu’en 2019, a-t-on également appris.
L’échéancier et le coût total du projet se préciseront dans le cadre de l’élaboration des plans et devis, mais on prévoit lancer les travaux en 2020 et couper le ruban quelque part en 2025. «Quant aux coûts du projet, la meilleure évaluation qu’on peut en faire aujourd’hui est de 500 à 600 millions de dollars», indique Philippe Couillard.
«Et je peux vous assurer, de poursuivre le Premier ministre, que malgré l’empressement de tous, nous ne tournerons pas les coins ronds. Nous allons faire les choses comme il faut et toutes les étapes seront respectées. Nous ferons une gestion étroite du projet afin de le livrer au coût le plus avantageux possible et le plus rapidement possible.»
Une belle journée…
De son côté, le maire de Bois-des-Filion, Gilles Blanchette, qui a repris le flambeau tendu par son prédécesseur Paul Larocque, se réjouissait de cette «huitième annonce ministérielle» avec l’espoir, a-t-il ajouté, que cette annonce serait la bonne. «Il y a 45 ans, 80 maisons et commerces de Bois-des-Filion sont tombés sous le pic des démolisseurs pour faire place à une autoroute qui n’est jamais venue», a-t-il rappelé, avant de saluer les efforts de la Coalition pour le parachèvement de l’autoroute 19 et le travail colossal de Paul Larocque qui a porté ce dossier à bout de bras pendant des années. «Je rappelle que les trois grands partis politiques ont pris position en faveur de ce projet», a-t-il ajouté, ce qui ressemble à une sorte de police d’assurance, à quelques mois des élections provinciales.
«Aujourd’hui, c’est une journée importante pour la population de Bois-des-Filion, celle de Laval et de tout la Couronne nord, et également pour la mobilité et le transport collectif», à conclu le maire de Bois-des-Filion.
MOTS-CLÉS
Autoroute 19
Philippe Couillard