Arrivé dans la région à 15 ans, soit en 1936, il y a fait ses études, le Séminaire de Sainte-Thérèse étant une des écoles les plus prestigieuses de la région. Il s’est vite attaché à la région qu’il considère comme étant le lieu qui l’a vu grandir. « Je revenais à la maison une seule fois par mois. Et quand j’y revenais, j’étais traité comme de la visite », affirme-t-il. Sa famille étant pauvre et comptant huit enfants, le curé de sa paroisse a offert de payer une partie de ses études, ce qui lui a permis de faire ses cours classiques.
Partant de Montréal, là où il est né, il n’avait alors qu’une mince vision de Sainte-Thérèse. « Tout ce qu’on savait de la ville, c’est qu’elle était reconnue pour ses fabriques de pianos », se rappelle-t-il. Parmi les entreprises présentes, on y trouvait les Pianos Lesage dont le bâtiment est encore visible aujourd’hui aux abords de la gare.
À l’époque, la ville était beaucoup moins développée. Elle était cependant une plaque tournante au niveau ferroviaire en plus des fabriques de pianos. Des voies se dirigeaient dans plusieurs directions clés : Saint-Jérôme, Saint-Eustache, Saint-Lin–Laurentides et l’Ontario. M. Bergevin se souvient avoir pris le transport régulièrement pour visiter sa famille. « Ça me coûtait environ 60 sous pour un billet aller-retour », raconte-t-il avec précision.
Sans passer par la guerre
Au début de la Deuxième Guerre mondiale, l’archevêque de Montréal a réuni plusieurs jeunes gens prometteurs pour une cérémonie spéciale. « C’était le temps de la guerre. Et pour nous éviter d’être obligés d’y aller, on nous a ordonnés », explique l’ancien curé quant à l’événement du début des années 1940.
Dans les années suivantes, M. Bergevin s’est vu assigner de nombreuses tâches liées à l’éducation dans plusieurs établissements. Il a enseigné le français et le latin au séminaire et a été conseiller en orientation. Il a aussi été le directeur du Séminaire pendant un moment crucial pour le bâtiment. « Ça a été de grosses années, bien épuisantes. J’étais en poste quand il y a eu la construction de la section arrière du bâtiment. Il y avait beaucoup de rencontres et d’organisation en lien avec ça », soutient le Thérésien d’adoption.
Pendant un moment, il a également été assigné à l’hospice de la région, un milieu qu’il connaissait très peu et sur lequel il s’est renseigné énormément pour mieux jouer son rôle. Il a officié à la paroisse de Sainte-Thérèse de 1976 à 1985. Il est resté impliqué dans sa communauté pendant encore plusieurs années avant de réellement s’en défaire il y a quelques années. « Je m’implique quand même encore aujourd’hui dans la résidence quand je peux », souligne-t-il.
Son secret…
Le centenaire est plein d’énergie. Il mentionne d’ailleurs qu’il commence à voir partir la génération de ses neveux et nièces. « Mon frère le plus vieux est décédé à 91 ans. Et son plus vieux fils est décédé il y a peu à 91 ans aussi », mentionne le doyen.
Sa longévité est selon lui causée par son rythme de vie qu’il tient depuis presque neuf décennies. « Je pense que la régularité m’a aidé. Dès le séminaire, on suivait un horaire strict. Et j’ai continué après ça. Et même encore aujourd’hui, je me lève à 6 h 30 le matin et je me couche à 9 h 30 », confie-t-il. Il souligne d’ailleurs ne jamais avoir fait d’excès contrairement à bien des gens qu’il a croisés dans ses années dans le milieu hospitalier.
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Sainte-Thérèse
175 ans de Sainte-Thérèse