Dans l’espoir de convaincre les citoyens les plus frileux à la perspective d’un troisième référendum, après l’hypothétique retour au pouvoir du Parti Québécois à la prochaine élection, le militant Gabriel Coulombe, qui est porte-parole bénévole en matière d’économie, s’est arrêté récemment à Sainte-Thérèse, le temps de démystifier auprès de citoyens le Budget de l’an 1, déposé l’automne dernier.
Si certains citoyens n’ont parcouru que quelques kilomètres pour entendre le militant Coulombe, d’autres n’ont pas hésité à faire la route à partir de la métropole et même de Mont-Laurier, à l’invitation de l’organisatrice Laurence Massey, de l’aile jeunesse du PQ.
Le petit rassemblement réunissait des militants péquistes mais aussi du Bloc Québécois, dont plusieurs jeunes. Selon Laurence Massey, autour de 40 % des militants qui participaient au dernier congrès du PQ, en avril dernier, étaient âgés de moins de 30 ans.
La conférence de Gabriel Coulombe sur les finances publiques a suscité un intérêt attentif parmi l’assistance, malgré le bruit incessant des véhicules entendus de la terrasse du Boston Pizza où se déroulait la conférence.
Dépenses et gains
Bien qu’un long document analytique soit disponible sur le site du Parti Québécois, M. Coulombe s’est permis d’en expliquer les grandes lignes.
« Ainsi, il ne fait aucun doute qu’un Québec indépendant pourrait non seulement assumer les dépenses du gouvernement fédéral et maintenir la totalité des services, mais plus encore, il disposerait de nouvelles sommes importantes afin de les investir comme bon lui semble, avec comme seuls intérêts et priorités ceux du peuple québécois », peut-on lire dans le document Un Québec libre de ses choix dont l’étude «pro forma» est signée par un comité d’experts en économie.
M. Coulombe s’est longuement employé à démolir l’utilité d’une gouvernance à deux paliers, qui entraîne un déséquilibre fiscal.
Quelques exemples frappants à retenir, selon lui. Un Québec souverain gagnerait 8,8 milliards $ en termes de gains en éliminant les chevauchements entre les deux niveaux de gouvernement. Rien que pour l’année 2024, l’exercice financier présume la récupération d’une somme de 82,3 milliards.
« En éliminant les coûts de chevauchement, un Québec indépendant réaliserait des gains d’efficacité et des économies importantes qui pourraient être directement réinvestis dans les programmes québécois. »
Ministères et péréquation
Selon le conférencier, les gains les plus élevés à récupérer relèvent des ministères suivants : Immigration et Citoyenneté, Revenu Canada, Emploi et Développement social, Santé Canada et Patrimoine canadien.
Sans parler de l’industrie pétrolière, une industrie pourtant subventionnée par le fédéral et pour laquelle le Québec paie une quote-part importante.
Puis il y a l’exercice de péréquation, un processus établi selon un calcul complexe et qui ne répond pas forcément aux besoins et aux attentes.
À titre d’exemple, bien que le Québec reçoive un retour de 14 milliards dans le cadre de la péréquation, il doit en retour payer sa part chiffrée à 4,4 milliards $. Et le redéploiement des transferts n’est pas forcément proportionnel aux demandes, comme le laisse voir le transfert annuel d’un milliard $ en santé plutôt que les six milliards $ réclamés par François Legault à son homologue fédéral.
En conclusion, Gabriel Coulombe souhaite que les militants retiennent au moins une chose au terme de sa conférence sur le Budget de l’An 1 : « l’indépendance, c’est de pouvoir contrôler tous les leviers plus efficacement ».
Bref, la compréhension du Budget de l’An 1 est un exercice qu’il fait prendre le temps d’analyser, ce que permet la lecture du document Un Québec libre de ses choix, disponible en ligne et téléchargeable sur la plateforme du Parti Québécois.
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