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Photo Vincent Yergeau
Madame Marie-Josée Leclerc gère l’ensemble du développement immobilier du Faubourg Boisbriand. Elle a dû prendre de grandes décisions suite à plusieurs problème sur ces 27 constructions.

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Édouard Safi est propriétaire d’un condo complètement défait suite à des dégâts d’eau. Il ne l’habite plus depuis 1 an.

Près de 200 résidents voient leur propriété menacée par des défauts de construction

Publié le 26/04/2023

Les bâtiments de 6 logements sont fortement atteints par la moisissure suite à de l’infiltration d’eau causée par des défauts dans la structure. En marchant non loin, on remarque des traces de calcaire sur les briques. Ces 27 bâtiments ont cependant tout au plus 15 ans.

Une vingtaine de condos sont touchés par des problématiques en tout genre. Il n’y a pas un cas semblable. Mais ce qui relie chacun, c’est le constructeur des bâtiments.

Actuellement, seul l’un des propriétaires de condo a dû se reloger. « Je loue actuellement un AirBNB à Laval. Mais je paie encore l’hypothèque de mon condo », confirme Édouard Safi, un propriétaire touché par les dégâts. Les chiffres pourraient cependant augmenter, comme une autre propriété présente des problèmes au niveau de la qualité de l’air.

Pour M. Safi, cela ne faisait qu’un an qu’il avait pris possession de son condo avec sa femme et sa fille de 9 ans. Et depuis un an, il se bat pour qu’une solution soit trouvée afin qu’il arrête de payer en double.

Une histoire de longue date

Tout a commencé en avril 2022 quand une fuite d’eau a été découverte dans la chambre de la fille de M. Safi. Un bris dans la tuyauterie qui s’est ensuite répété dans la salle de bain.

S’en est suivi, après l’ouverture de certains murs, l’ouverture du plancher en entier, en remarquant la présence d’une grande quantité d’eau sous la structure, l’isolant étant lui-même imbibé. « On savait que ce n’était pas juste une fuite d’eau à ce moment-là », souligne Mme Leclerc, gestionnaire du Syndicat de copropriété du Faubourg Boisbriand. Elle explique que d’autres cas au niveau des douches avaient été mentionnés ailleurs dans le développement.

Deux murs d’un des bâtiments ont été dégarnis afin de vérifier l’état de la structure et l’ampleur des travaux à faire. La facture montait à environ 1 M$ par bâtiment à ce moment-là. Elle en est maintenant à 2,9 M$ par bâtiment.

De nombreux experts sont venus inspecter les bâtiments et faire des travaux exploratoires pour en venir à la même conclusion : le constructeur n’avait pas pris en compte le rétrécissement du bois avec le temps en construisant le mur de briques. Résultat : Les deux parties ne sont maintenant plus égales et l’eau s’infiltre facilement. 

Avec l’eau vient les champignons et la moisissure, ce qui cause d’autres désagréments au niveau de la réparation. « Si on veut réparer un bâtiment, il faut faire les 4 côtés à la fois, sinon les particules se promènent d’un côté de la structure à l’autre, le temps qu’un s’occupe d’un côté », explique Mme Leclerc. 

Le syndicat de copropriété fait donc une sortie publique afin de conscientiser le gouvernement face au problème que cela représente. 

La Ville a les mains liées

Du côté de la Ville de Boisbriand, les options ne sont pas énormes. « On regarde ce qui est possible. Mais c’est sûr que financièrement, la Ville ne peut rien faire », se désole Christine Beaudette, mairesse de Boisbriand. Les discussions avec la ville ont commencé dès l’automne dernier, comme la problématique semblait sérieuse dès cet instant, aux yeux de la municipalité. 

« On essaie de marteler le clou pour que la réglementation soit resserrée, pour qu’il y ait des obligations de certification à chacune des étapes de la construction de tel bâtiment. L’entrepreneur a des responsabilités au niveau de la conformité et ça doit être fait dans les règles de l’art », ajoute-t-elle.

Du côté de Marie-Josée Leclerc, on mentionne qu’il faut au moins que la ville modifie les zonages. Cela permettrait de vendre le terrain à un entrepreneur pour la reconstruction de résidence. Le montant de la vente serait divisé entre les copropriétaires actuels. « Plus on densifie le terrain, plus le montant de la vente sera intéressant. Plus les gens pourraient en bénéficier. », confirme Mme Leclerc. Autrement, il faudrait rénover à fort coût, chacun des immeubles sans savoir exactement ce qui s’y cache.

Des discussions sont en cours avec le bureau du député de la région, Eric Girard, afin de trouver une solution à long terme dans le réseau de la construction.