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Procès de Claude Brière: Louis Kemp appelé à défendre ses enregistrements

Procès de Claude Brière: Louis Kemp appelé à défendre ses enregistrements

Publié le 15/05/2015

Un autre chapitre vient de s’ouvrir dans la série des procès entourant l’octroi de contrats à l’hôtel de ville de Boisbriand avec celui de Claude Brière, cet ancien conseiller municipal de l’époque Poirier, accusé de complot en vue de commettre un abus de confiance et corruption dans les affaires municipales.

En tout début de procès, jeudi matin, au palais de justice de Saint-Jérôme, le juge a appelé à la barre des témoins Louis Kemp, le mari de l’actuelle mairesse de Boisbriand, Marlene Cordato.

Son témoignage est important puisque celui-ci prétend depuis 2009 que Claude Brière accompagnait Lino Zambito à l’une des deux rencontres ayant pour but de tasser la candidate à la mairie Marlene Cordato pour laisser la mairesse de l’époque, Sylvie St-Jean, se faire réélire sans opposition.

M. Kemp détient deux enregistrements de ces rencontres, le premier ayant été diffusé dans le cadre de l’émission Enquête de Radio-Canada, en octobre 2009, et qui rapportait la corruption dans le milieu de la construction.

Ces enregistrements constitueraient l’une des preuves incriminant l’ancien conseiller municipal, aussi son avocat, Louis-Alexandre Martin, a bien tenté de miner leur valeur.

Celui-ci a d’abord demandé au juge Paul Chevalier, mercredi, d’extraire cette preuve en raison de la mauvaise qualité auditive. C’est que l’appareil numérique contenant l’enregistrement original a été remis au DGE, qui l’aurait perdu, ce qui rendrait impossibles l’expertise et la contre-expertise de la preuve, selon Me Martin.

Le juge Chevalier a refusé sa requête, de sorte que le conjoint de Mme Cordato a dû raconter dans les moindres détails la procédure des deux enregistrements ainsi que la manière dont il les avait conservés.

Il a donc été question de la première rencontre, le 4 mai 2009, à laquelle Marlene Cordato et Patrick Thifault avaient été conviés par l’entrepreneur Lino Zambito et Sylvie St-Jean, dans un restaurant.

À la suggestion de son mari, Mme Cordato avait alors mis en marche un enregistreur numérique dissimulé dans son sac à main.

Le 4 juin, Louis Kemp, à titre d’organisateur de campagne, a participé à un déjeuner-rencontre en compagnie de Patrick Thifault, de Claude Brière et de Lino Zambito, lequel souhaitait revenir sur sa proposition à Mme Cordato de lui faire renoncer à la mairie en échange d’une réélection garantie comme conseillère, idem pour Patrick Thifault. Il offre aussi à Louis Kemp la direction du Club de soccer de Boisbriand.

Louis Kemp dit avoir fait une copie sur son ordinateur des deux enregistrements immédiatement après les rencontres.

Il a ajouté avoir remis des copies seulement après avoir été tabassé à la porte de sa résidence, le 27 septembre 2009, à la toute veille du début officiel de la campagne électorale.

C’est ce soir-là qu’ils ont convenu, lui, sa femme et Patrick Thifault, de contacter dès le lendemain le journaliste de Radio-Canada Alain Gravel pour révéler publiquement la proposition de Lino Zambito, question de se protéger.

M. Kemp assure avoir remis quatre autres copies: l’une aux policiers de la Sûreté du Québec enquêtant sur son agression, une autre à la firme d’avocats Prévost, Fortin, D’Aoust, au DGE Jacques Labbé, ainsi qu’une à sa femme Marlene.

Cette première journée de procès a pris fin avec le témoignage de Marlene Cordato, venue raconter le contexte dans lequel a été fait le premier enregistrement, que l’on a fait entièrement écouter au juge.