C’est aussi en avril, en marge du dévoilement de sa politique sur la mobilité durable, que le premier ministre Couillard procédera à l’annonce de son plan. Il est permis de croire qu’il pourrait alors annoncer le prolongement de l’autoroute 19 et l’ajout d’une voie réservée au transport collectif sur l’autoroute des Laurentides, deux dossiers qui traînent à Québec depuis de nombreuses années et qui ont déjà fait l’objet de demandes répétées des maires de la Rive-Nord.
«À un moment donné, l’attentisme, ça a assez duré!» lance le préfet de la MRC de Thérèse-De Blainville et maire de Blainville, Richard Perreault, heureux de voir les maires s’unir pour la même cause, une première dans l’histoire municipale des Basses-Laurentides.
«On veut bien être patients et attendre, insiste le maire Perreault, mais nous voulons notre part. Nous sommes une population de 800 000 à payer des impôts et je pense que nous n’avons pas le retour sur notre investissement, loin de là.»
Impact économique
Lorsque le maire de Blainville entend un chroniqueur de circulation mentionner à la radio ou la télévision que le bouchon débute dès la sortie 25 de l’autoroute 15, ou même avant, à l’occasion, les oreilles lui frisent.
«À tous les matins, dès 5 h 30, on entend qu’il y a de la congestion sur l’autoroute 15 à partir de Blainville. Cela a un impact sur la qualité de vie des citoyens, mais aussi un impact économique important, dans nos parcs industriels notamment. Je pense que l’impact économique de ne rien faire est beaucoup plus important que celui de faire des travaux.»
Ce qui le choque encore davantage, c’est que depuis une vingtaine d’années, la couronne nord de Montréal a connu la plus forte croissance démographique, sans qu’aucune nouvelle infrastructure routière n’apparaisse.
«Il y a eu beaucoup de promesses, dit-il, mais aucune réalisation. Un moment donné, ça en prend! C’est la qualité de vie de nos citoyens qui en dépend.»
Opportunisme électoral?
Philippe Couillard n’est pas le premier élu provincial à s’engager de la sorte en vue d’enrayer les bouchons de circulation sur la Rive-Nord de la métropole. D’autres avant lui l’ont aussi fait à maintes reprises… à l’approche des élections.
«Nous savons que c’est une année d’élections et nous savons que les différents partis vont probablement prendre les mêmes engagements, mais nous souhaitons aller au-delà de cela. Nous voulons plus qu’un engagement en campagne électorale. Nous voulons voir apparaître ces travaux-là dans le planning du ministère du Transport» , de dire Richard Perreault, confiant que le forum qui se tiendra ce printemps et qui permettra aux 17 maires concernés d’exposer une vision globale de la situation, contribuera à faire aboutir les projets mis sur la table.
«Depuis toujours, c’est la grande ville contre la méchante banlieue. C’est le projet de la 13 contre la 15, le projet de la 15 contre le projet de la 19. Nous ne voulons plus ça. Nous voulons une globalité et une réflexion sur l’ensemble de la problématique» , a conclu Richard Perreault.
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