L’échange qui s’est déroulé à Sainte-Thérèse a été l’occasion pour le député solidaire de Saint-Henri-Sainte-Anne et responsable de la région de Laurentides, Guillaume Cliche-Rivard, et pour le député solidaire de Taschereau, Etienne Grandmont, de mieux cerner les préoccupations de leur électorat régional.
D’entrée de jeu, les deux députés n’ont pas hésité à laisser savoir que Québec Solidaire voulait profiter de cette tournée pour entamer une réflexion en vue de mieux cerner le vote solidaire en région et dont la percée semble pour le moment se concentrer en milieu urbain.
Logement et déplacements
Bien articulés, les deux solidaires ont rapidement mis la table des principaux enjeux et défis régionaux, dont plusieurs ressortent communs avec le reste des autres régions, à commencer par l’abordabilité locative, l’itinérance lattente et la gentrification.
Les deux députés déplorent l’état actuel des services publics. Guillaume Cliche-Rivard et Étienne Grandmont reprochent à la CAQ d’avoir mis fin au programme Accès Logis et plus spécifiquement, à la ministre France-Élaine Duranceau d’être davantage à l’écoute des propriétaires que des locataires.
Québec Solidaire aimerait que le tribunal administratif du logement soit mieux outillé pour défendre les droits des locataires, surtout dans le contexte de la crise du logement qui sévit actuellement. « À Québec Solidaire, on veut faire interdire les évictions en bas du 3 % et lorsqu’il y a des enfants qui habitent le logement », a signalé le député Grandmont, en déplorant la hausse fulgurante du nombre d’évictions actuel.
L’accès au transport collectif a également été abordé. Malgré la congestion quotidienne sur les routes, il y a peu d’investissements pour les déplacements entre territoires laurentiens, déplorent les députés.
Un constat appuyé par bon nombre de citoyens participant à la soirée, dont une résidente de Bois-des-Filion qui a laissé savoir qu’en dehors des heures de pointe, où les autobus passent toutes les 30 minutes, le transport collectif n’est accessible que toutes les heures.
Désengagement et individualisme
Un constat aussi déplorable que celui de la situation des organismes communautaires dont le financement est encore bien en dessous des besoins. Le député Grandmont, qui a lui-même œuvré dans ce milieu durant près de 20 ans note le désengagement gouvernemental.
« Depuis les 20 dernières années, y’a un transfert de responsabilités du gouvernement vers les organismes communautaires, dès la première ligne : en immigration, en pauvreté, en alimentation, etc. Quant au financement à la mission, c’est vraiment n’importe quoi. Pour les organismes, ça ne représente qu’une fraction de leur budget de fonctionnement », affirme le député de Taschereau, ajoutant que cette situation contraint les organismes à recevoir un financement par projet, ce qui impacte leurs services.
Chez la députation solidaire, on s’inquiète de la multiplication du recours aux banques alimentaires, même parmi les travailleurs, signe d’une pauvreté croissante et inacceptable.
Et c’est sans parler de la pénurie de pédopsychiatres qui sévit, de Laval à Mont-Laurier, où il faudrait au moins cinq praticiens supplémentaires.
En ce qui a trait à l’environnement, Québec Solidaire réclame un fonds d’urgence qui permettrait de faire face aux changements climatiques.
Présente à la discussion de groupe, l’ancienne candidate dans Groulx Marie-Noëlle Aubertin, remet en question l’approche même de la gouvernance actuelle. « Ce qu’on nous vend comme solution, c’est la réussite individuelle. Le gouvernement s’entête à repousser ça dans la cour des individus et c’est ce qu’on valorise dans les milieux de pouvoir, l’individualisme. »
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